mercredi 9 mai 2018

Les métabolites libérés par le microbiote intestinal maintiendraient l'inflammation à distance

Le tractus gastro-intestinal est une voie de passage qui a pour fonction le transport et la digestion des aliments. Selon une étude publiée dans Cell Reports, des chercheurs du Tufts University ont découvert un mécanisme par lequel les «bonnes» bactéries qui résident dans le tractus gastro-intestinal peuvent protéger de l'inflammation et comment leur perturbation (dysbiose) peut augmenter la sensibilité du foie à des formes de maladies plus nocives. Les chercheurs ont identifié deux métabolites clés produits par les bactéries chez les souris qui modulent l'inflammation chez l'hôte et pourraient finalement réduire la gravité de la stéatose hépatique non alcoolique.

La stéatose hépatique non alcoolique  est une maladie prévalente dans les pays occidentaux, affectant jusqu'à 25 pour cent des adultes, suivi par les tendances de l'obésité et du diabète. Elle se déclare lorsque des personnes qui ne boivent que peu d'alcool ou pas du tout contractent certaines affections du foie. Elle tend à se produire chez les personnes qui ont une surcharge pondérale et qui sont atteintes de diabète ou qui ont un taux de cholestérol et de triglycérides élevés. La sévérité des symptômes peut varier, allant de la simple stéatose, bénigne et asymptomatique, à la stéatohépatite non alcoolique , caractérisée par une inflammation, un gonflement et une fibrose hépatiques pouvant conduire à une cirrhose et à un cancer du foie.

Selon les chercheurs, les personnes qui s'alimentent par un régime riche en graisses sont plus sensibles à la  stéatose hépatique non alcoolique. Répliquant ce régime chez la souris, les chercheurs ont constaté qu'en quelques semaines, leur microbiote intestinal changé de manière significative, avec certaines espèces de bactéries qui augmentent et d'autres qui diminuent. En même temps, un inventaire des métabolites dans le tractus gastro-intestinal, le sérum et le foie de la souris a montré que certains métabolites étaient liés au microbiote intestinal pour se déplacer par rapport aux souris à régime pauvre en graisses. Trois de ces métabolites, soit la tryptamine (TA), l'indole-3-acétate (I3A) et l'acide xanthurénique, étaient significativement appauvris chez les souris riches en graisses.

Selon les chercheurs, cette découverte serait une mauvaise nouvelle pour le foie. Ces derniers mentionnent que deux de ces métabolites, I3A et TA, atténuent les effets de l'inflammation de plusieurs façons, et que leur déplétion permet à la maladie de progresser vers des stades plus graves.Certains de ces effets de I3A et TA comprennent la réduction du niveau de molécules induisant une inflammation (appelées cytokines) comme le facteur de nécrose tumorale alpha, l'interleukine-1-bêta et la protéine chimioattractive monocytaire. Ce dernier agit comme un attractif pour les macrophages, qui à leur tour produisent plus de cytokines. Tous ces agents inflammatoires sont déclenchés par des niveaux élevés d'accumulation d'acides gras libres dans le sérum et le foie,  la caractéristique de la  stéatose hépatique non alcoolique, et la conséquence d'un régime riche en graisses malsain. 

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