lundi 14 mai 2018

Le liquide céphalo-rachidien pourrait être utilisé pour prédire la progression de la sclérose en plaques

Une étude menée par l'University of Birmingham publiée dans Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry révélé que l'analyse du liquide dans la colonne vertébrale pourrait être utilisée pour prédire la progression future de la sclérose en plaques.

Selon la Société canadienne de la sclérose en plaque, la sclérose en plaques est actuellement considérée comme une maladie auto-immune qui s’attaque au système nerveux central (cerveau, moelle épinière et nerfs optiques). Elle prend pour cible la myéline, gaine protectrice des fibres nerveuses, provoquant de l’inflammation qui entraîne souvent la détérioration de cette substance. La myéline est essentielle à la propagation de l’influx nerveux. Si elle n’est que légèrement détériorée, l’influx se transmet sans trop d’interruptions. Par contre, si la détérioration est importante et si la myéline est remplacée par du tissu cicatriciel, l’influx peut être complètement bloqué, et les fibres nerveuses risquent d’être elles-mêmes altérées. Le Canada affiche l’un des plus haut taux de sclérose en plaques du monde. Selon les estimations, une personne sur 340 est atteinte de SP dans notre pays. Alors qu’elle est le plus souvent diagnostiquée chez de jeunes adultes âgés de 15 à 40 ans, la SP se manifeste aussi chez des enfants et des adultes d’âge mûr.

La maladie peut causer un large éventail de problèmes de santé, notamment des problèmes visuels, de la fatigue, des difficultés de réflexion, une faiblesse musculaire et un manque de coordination. Cependant, la sévérité et la progression de la maladie peuvent varier considérablement d'une personne à l'autre. E effet, certains patients n'auront jamais qu'un seul épisode de la maladie, d'autres subiront de multiples attaques, ce qui pourrait entraîner une invalidité grave.

Les chercheurs mentionnent qu'il n'existe pas de prédicteurs de résultats fiables à long terme pour les patients individuels afin de guider leur choix entre des thérapies plus puissantes avec des effets secondaires potentiellement plus importants, et des thérapies plus douces qui ne contrôlent pas complètement la condition. L'utilisation de" biomarqueurs "pour prédire le risque futur d'invalidité est essentielle pour garantir que chaque patient reçoive le bon traitement au bon moment.

Les chercheurs ont étudié si le liquide dans la colonne vertébrale pouvait contenir la réponse pour aider à prédire la progression de l'incapacité chez les patients atteints de SP. Ils ont analysé le liquide céphalo-rachidien de patients atteints de SP au moment de leur diagnostic et de comparer ces données à la progression de leur maladie cinq ans plus tard. Ils ont trouvé un schéma très inhabituel dans le comportement des globules blancs responsables de l'immunité et dans les anticorps produits par ces cellules. Les anticorps sont nécessaires pour combattre l'infection et la maladie. Ils ont constaté que les cellules produisaient un rapport significativement plus élevé d'un type de molécule d'anticorps. Ces anticorps provenaient de cellules du système nerveux de ces patients.  Or, ces cellules ne se trouvent normalement pas dans cette partie du corps.

Selon les chercheurs, dans le sang des patients atteints de SP, il existe un rapport normal d'environ 2: 1 de chaque type d'anticorps, mais dans le liquide céphalorachidien des patients atteints de SP, ils ont trouvé des ratios supérieurs à 100: 1. Selon ces derniers, c biais inhabituel était surtout observé chez les patients aux stades précoces de la maladie. On retrouvait moins de biais chez les patients ayant développé plus tard un handicap plus important. Les chercheurs croient que ce biais précoce dans ce type d'anticorps pourrait être lié à un déclencheur de la SP.

Les chercheurs mentionnent que le schéma inhabituel d'anticorps suggère une réponse immunitaire très distincte au début de la maladie.Ils souhaitent identifier la cible de cette réponse immunitaire. Ils mentionnent en terminant que d'autres recherches sont nécessaires pour valider ces résultats de recherche, y compris une étude utilisant un plus grand nombre de patients.

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