dimanche 27 mai 2018

Les chercheurs découvrent comment le cancer du sein hiberne

Selon une étude publiée dans Nature Communications, les chercheurs ont identifié le mécanisme qui permet aux cellules du cancer du sein de rester dormantes dans d'autres parties du corps pour réapparaître des années plus tard. En effet, lors d'expériences avec des cellules humaines et des souris vivantes, les chercheurs ont montré que la désactivation du mécanisme, avec des médicaments ou la manipulation de gènes, paralysait les cellules cancéreuses et inhibait leur capacité à se propager.

Selon les chercheurs, environ 90 pour cent des décès par cancer du sein se produisent avec des métastases, lorsque la maladie se déplace vers d'autres organes ou parties du corps. Or, ces derniers ont du mal à comprendre comment les cellules cancéreuses parviennent à rester cachées, parfois pendant des décennies, et ce qui, exactement, déclenche leur réveil.

Les chercheurs croient que les cellules cancéreuses du sein peuvent survivre, sans être détectées, pendant de longues périodes en utilisant un processus cellulaire appelé autophagie. L'autophagie se produit lorsque tout composant interne sain ou cancéreux remanie les éléments internes pour survivre dans un environnement stressant et pauvre en nutriments, permettant à la cellule de se fermer partiellement, entrant dans un état similaire à l'hibernation.

Les résultats aident à expliquer pourquoi les traitements actuels échouent si souvent à extirper les cellules cancéreuses du sein qui restent après la chirurgie et la chimiothérapie. Selon les chercheurs, de nombreux médicaments anticancéreux traditionnels sont conçus pour cibler les cellules en division. Les cellules dormantes, cependant, ne sont pas divisées activement ou fréquemment, et sont donc considérées comme résistantes à ces types de médicaments. Le fait qu'ils se cachent ailleurs dans le corps aide également les cellules à échapper à des traitements localisés tels que les radiations.

Pour réaliser leur expérience, les chercheurs ont injecté des cellules de cancer du sein en dormance à des souris. La moitié des animaux ont reçu un médicament qui inhibe l'autophagie, tandis que les autres ont reçu un placebo ou un médicament «fictif». Dans une seconde expérience, ils ont modifié un gène qui contrôle l'autophagie. Les deux approches ont "significativement" diminué la survie des cellules cancéreuses et limité leur propagation

Sans recours à l'autophagie, les cellules cancéreuses accumulaient des substances toxiques et endommageaient leurs mitochondries, les unités productrices d'énergie des cellules.
Les chercheurs précisent cependant qu'
un essai clinique devra être effectué pour déterminer si le traitement fonctionnerait chez les patients humains.

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