dimanche 13 mai 2018

Le cancer du sein serait relié à l'horloge interne du corps

Pendant des années, la science a associé les mutations du gène BRCA1 et BRCA2 à un risque accru de cancer du sein. Or, une étude publiée dans Development révèle que des chercheurs du Texas A & M University ont maintenant identifié un autre gène pouvant avoir un impact sur le cancer du sein, associé au rythme circadien du corps. En effet, ces derniers ont découvert que Per2, un mécanisme de régulation dans l'horloge périphérique de chaque cellule, joue un rôle crucial dans le développement des glandes mammaires chez les mammifères. Per2 conduit à un développement des glandes gravement perturbé chez la souris.


Selon les chercheurs, les résultats s'ajoutent à une liste croissante qui lie les perturbations du rythme circadien, c'est-à-dire le mécanisme de l'horloge centrale du cerveau, à un risque accru de progression du cancer, d'obésité, de maladies neuromusculaires, et d'autres déficiences, y compris le décalage horaire.

Le système circadien comprend tout un réseau d'horloges endogènes générant une rythmicité interne aussi appelée plus simplement horloge interne. L'horloge interne représente l'ensemble des mécanismes biochimiques et physiologiques qui permettent une activité rythmique de l'organisme. Le rythme circadien est contrôlé par le noyau suprachiasmatique  dans l'hypothalamus antérieur du cerveau. En plus de coordonner nos habitudes de sommeil, le noyau suprachiasmatique coordonne les autres horloges périphériques de notre corps, qui fonctionnent sur un cycle de 24 heures qui correspond à chaque jour.

Les chercheurs ont évalué Per2, qui fournit la «rétroaction négative» ou le contrepoids au processus du rythme circadien. Selon ces derniers, le fait que Per2 ait une fonction cruciale en dehors du chronométrage dans le développement des glandes mammaires mammifères où Per2 joue un rôle dans la différenciation cellulaire et l'identité révèle un rôle potentiellement important pour Per2 dans le cancer du sein. Per2  est perdu dans un grand pourcentage de tumeurs mammaires, ce qui suggère qu'il peut avoir des effets protecteurs.

Ils ont constaté que les marqueurs de cellules souches associés à une perte de Per2 sont plus basales, ce qui est caractéristique d'un cancer plus invasif. Selon ces derniers, Per2 fonctionne comme un gène suppresseur de tumeur associé à l'identité cellulaire. En plus de la perturbation de la glande mammaire en développement, ils ont également constaté le même défaut dans les études de transplantation, révèlant que c'est Per2, et non seulement l'horloge centrale, qui est responsable de l'absence de croissance mammaire dans la glande en développement.



 


 

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