mercredi 31 mai 2017

L'état actuel de la consultation médicale virtuelle

Une récente étude publiée par Inforoute portant sur l'utilisation des visites virtuelles (aussi appelées visites électroniques) en Colombie-Britannique présentait les résultats d'un sondage des patients et d'entretiens approfondis avec des médecins de soins primaires, en plus de décrire la valeur de ce service pour les patients et les points de vue des médecins qui en font usage. Cette pratique s'étend également au Nouveau-Brunswick. Notons en premier lieu qu'il existe deux modèles de pratique, soit les visites virtuelles offertes à des patients connus du professionnel ainsi que les visites en cliniques virtuelles, offertes à des patients inconnus (nouveaux).

Selon l'étude, 57 % des patients ont évité une visite en personne chez leur médecin ou à leur clinique habituels grâce aux visites virtuelles. Cette pratique aurait comme avantage d'éviter du temps en déplacement, une absence au travail ainsi que des frais de garde.

Or, si le concept semble idéal, son application s'avère nettement plus difficile. Selon les médecins interrogés durant l'étude, bien que les visites électroniques soient appelées à gagner en popularité, tant chez les patients que chez les médecins, il faut considérer les visites virtuelles comme un complément à la pratique des soins primaires, mais non comme un remplacement des consultations en personne, qui sont au cœur de la relation patient - médecin.
Même son de cloche de la part du Collège des médecins du Québec. Ce dernier a publié, en 2015, un guide d’exercice sur la télémédecine. Tous les médecins qui traitent des patients au Québec doivent être inscrits au tableau de l'ordre du Collège des médecins même s'ils n'y sont pas physiquement. À titre d'exemple, citons le cas d'un médecin se trouvant en Californie/télémédecine à distance.

Tous les médecins qui pratiquent au Québec (que ce soit dans le secteur privé ou dans le secteur public) doivent respecter les obligations du Code de déontologie des médecins ainsi que les normes de bonne pratique en médecine. Le Collège rappelle que les mêmes normes déontologiques s’imposent aux médecins qui exercent par télémédecine, notamment en matière de qualité de la relation professionnelle, de secret professionnel, de consentement, d’obligation de suivi ou de tenue de dossiers dans la conduite d’une téléconsultation que lors d’une consultation en personne.

Le Collège des médecins n'est pas contre la télémédecine. Une consultation virtuelle peut être utile dans certaines circonstances. le guide cite notamment les circonstances acceptables de son utilisation:

  • donner ou confirmer un rendez-vous
  • recevoir ou transmettre des données de santé (glycémie, tension artérielle, présence ou absence d’effets indésirables)
  • donner des conseils généraux de santé
  • confirmer la réception d’un résultat de laboratoire, d’une consultation ou d’une imagerie et en assurer le suivi
  • effectuer le suivi et l’ajustement thérapeutique de maladies chroniques
  • transmettre certains résultats cliniques ou paracliniques.

Cependant la consultation médicale virtuelle comporte certaines limites et enjeux. Une consultation virtuelle, par exemple, ne remplace pas un examen physique. La technologie limite beaucoup les actions du médecin. Le Collège est donc d’avis qu’il faut être beaucoup plus prudent lorsque ni le médecin ni le patient ne se connaît. Une consultation virtuelle est davantage compliquée dans cette situation.

De plus, la sécurité et la confidentialité des informations du patient doivent être assurées. Il faut faire attention aux informations médicales qui ne sont pas toujours bien sécurisées sur les serveurs. Ces informations ne doivent pas non plus servir à des tiers. Rappelons en terminant que le médecin doit toujours faire un dossier médical.













mercredi 24 mai 2017

La situation actuelle de l'aide médicale à mourir

Les débats entourant l'aide médicale à mourir m'ont rejoint, bien avant l'adoption de la loi.  J'ai d'ailleurs fait un projet de recherche dans le cadre de mon Baccalauréat en droit sur ce sujet. Ma position, à l'époque, allait dans le sens de l'autonomie du choix libre et éclairé. Mon regard était strictement juridique, mes parents étaient relativement plus jeunes et l'inévitable fin ne semblait pas vouloir se pointer à leur porte.

Ce sujet m'est revenu en tête lorsque la question de l'acharnement thérapeutique s'est posé à l'été 2016, puisque ma mère, puis mon père furent hospitalisés. Le Collège des médecins et ses membres me diront sûrement, avec raison, que les deux domaines sont distincts. Je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir certaines similitudes. Quiconque a accompagné une personne en fin de vie constate qu'une décision de fin de traitement subit inévitablement une pression de l'extérieur, des proches. Et la question que pose Dr. Yves Robert dans sa réflexion «Vers la mort à la carte?» résume parfaitement les enjeux, soit déterminer qui souffrirait le plus : le patient ou son entourage? Cependant, pour avoir vu les médecins de mes parents à l'oeuvre, particulièrement celui de mon père, plus présent, je dois admettre qu'ils sont formés et dotés suffisamment d'expérience, pour pouvoir se faire une opinion indépendante de toute pression extérieure.

Si plusieurs questions sont restées sans réponse dans le cas de ma mère, au point où j'ai du chercher seule l'information, par des lectures, par les explications du personnel du soutien à domicile du CLSC qui suivait mon père et ma mère, pour ce qui est de mon père, son médecin nous avait tracé un portrait complet de la situation, sur ce qui l'attendait, les risques, les complications. Je lui dois d'ailleurs mon intérêt retrouvé pour les sciences.

C'est donc dans cette optique que j'ai poussé plus loin mes lectures avec le livre du Dr. Pierre Viens, Les visages de l'aide médicale à mourir, paru en mars dernier. Ce livre mérite vraiment d'être lu, pour une réflexion saine et réfléchie sur le sujet. Outre les réflexions essentielles sur les notions entourant le principe de fin de vie, où s'opposent malheureusement parfois la vie biologique et la qualité de vie, où la quantité de vie n'est malheureusement pas accompagnée de qualité de vie, l'auteur se questionne sur les lacunes de la loi actuelle.

La lecture du livre permet également de comprendre les différents obstacles rencontrés par les médecins. Pensons notamment aux exigences de la loi 20 qui ne permet pas aucune latitude au niveau de l'horaire des médecins, exposés à une lourdeur bureaucratique additionnelle, aux urgences de l'aide médicale à mourir. Les exigences des lois fédérale et provinciale portant sur l'aide médicale à mourir transforment le médecin en juriste en lui imposant de façon continue un fardeau de preuve démontrant la pertinence de l'aide médicale à mourir.

Bref, un livre qui mérite d'être lu, pour un regard éclairé, réaliste de la situation actuelle, pour aller au-delà du Doctor Bashing et pour avoir un regard humain de la profession.

jeudi 18 mai 2017

L'avenir de la communication scientifique

Alors que se déroulait le plus récent Bar des sciences tenu par l'Association des communicateurs scientifiques du Québec (ACS) portant sur l'avenir des communications scientifiques en français, j'ai réfléchi sur l'avenir des communications scientifiques et plus précisément, sur les raisons pour lesquelles j'ai soumis ma candidature pour le poste d'administrateur ouvert au sein du conseil d'administration au sein de l'ACS.

Comme je l'ai mentionné à quelques reprises sur ce blogue, mes parents, décédés, furent hospitalisés durant l'été 2016. J'ai souvent mentionné que j'ai grandi dans un milieu scientifique, mon père, ingénieur, enseignait à l'École Polytechnique, ma mère vient d'une grande lignée de médecins. Mon grand-père, feu Dr. Roméo Leduc, a d'ailleurs fait des recherches en médecine. Les travaux sont conservés précieusement. Ca en dit long sur le respect que nous portons à la science ainsi qu'aux recherches.

Alors que l'ancienne génération de médecin me semblait davantage concentrée sur les soins, j'observe un changement avec la génération actuelle, portée à la fois sur les soins et la vulgarisation. Mes billets témoignent d'ailleurs de la volonté de collaborer de la part des médecins, ceux-ci ont généreusement donné de leur temps à vulgariser leur univers de travail.

Leurs efforts ne sont pas vains puisque le panel de discussion intitulé Evolution of the Role of Physicians and Patients dans le cadre de la Rencontre régionale en Amérique du nord du World Health Summit,  révélait une évolution du rôle des médecins et des patients. L'expertise du patient est de plus en plus reconnue comme le soulignait M. Vincent Dumez.  Le patient possède maintenant des connaissances essentielles provenant de leur expérience intime  avec la maladie et le système de santé. Ceux-ci sont également de plus en plus informés et impliqués dans leurs soins. Ce changement s'opère avec l'ouverture des professionnels de la santé, comme le soulignait Dr. Marie-Josée Hébert. Même l'Université des patients, en France, reconnait non seulement l’expérience et l’expertise des malades mais souhaite également en faire un enjeu pour la santé publique.

Même au Canada,  tout récemment, l'Institut TransMedTech voyait le jour. Ce centre de recherche innove en réunissant les chercheurs, les médecins, les ingénieurs, les patients, les étudiants, les fournisseurs d'équipements et les acteurs du système de santé public afin de développer des technologies médicales de l'avenir. Il souhaite ainsi décloisonner la recherche, la médecine, la R&D industrielle et l'application des soins de santé en intégrant la participation du patient.

Le rapport entre le milieu médical et la clientèle évolue. On sent une volonté de collaborer tant chez les médecins que chez la clientèle. Même plusieurs pistes de réflexion sont apportées par le milieu médical pour de meilleures pratique en santé. Le milieu scientifique s'ouvre et la communication scientifique s'avère plus que jamais nécessaire.

mardi 16 mai 2017

Les troubles génétiques chez les chiens permettraient des avancées en matière de neuropathies humaines

Une équipe de recherche internationale a démontré qu’une anomalie génétique chez les chiens pourrait bien mener à des découvertes de pointe en ce qui a trait aux neuropathies humaines, selon une étude publiée dans PLOS Genetics. Certaines races de chiens souffrent fréquemment de troubles génétiques, par association aléatoire avec des caractéristiques pour lesquelles les races en question ont été sélectionnées. Il est difficile pour les éleveurs d’éliminer ces caractéristiques sans faire de test génétique, car la plupart des animaux ne sont pas touchés, même si certains d’entre eux sont porteurs du gène fautif, de la même façon que des êtres humains porteurs de maladies génétiques comme la fibrose kystique ne sont pas affectés. Néanmoins, une fois que l’on a découvert une mutation causale dans le génome relativement à une maladie génétique bien précise, il est possible d’effectuer un dépistage préventif au moyen d’un test génétique. Dans le cas des chiens, les éleveurs peuvent éviter d’accoupler deux animaux porteurs, ce qui devrait en principe empêcher la naissance d’animaux touchés par ce trouble génétique. Cette étude portant sur une neuropathie canine a permis d’identifier un nouveau gène qui n’est pas encore décrit dans les neuropathies humaines, ce qui ouvre la voie à des essais cliniques qui bénéficieront tant à la médecine canine qu’à la médecine humaine.

Les chiens sont des mammifères d’une assez grande taille qui possèdent plusieurs des caractéristiques biologiques des êtres humains. Les anomalies génétiques qui se produisent naturellement chez les chiens ont permis de fournir des modèles utiles pour détecter des maladies similaires chez l’être humain. « Par exemple, une forme naturelle de cécité génétique chez les chiens a été utilisée pour concevoir une thérapie génique efficace qui est maintenant testée auprès des enfants aux prises avec le même type de cécité génétique », explique Mark Samuels, PhD, du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine et du Département de médecine de l’Université de Montréal.

L’équipe de recherche a résolu l’énigme que posait l’insensibilité des chiens à la douleur associée à cette neuropathie. Les animaux aux prises avec cette maladie génétique perdent les fonctions associées au système nerveux périphérique et peuvent se blesser gravement, surtout aux pattes, ce qui mène habituellement à l’euthanasie. De nombreuses races d’animaux sont touchées par cette anomalie génétique, notamment les pointers et épagneuls, mais la plupart de ces chiens ne sont pas affectés, ce qui rend difficile l’identification des animaux porteurs de la maladie. « En combinant une cartographie génétique et un séquençage génomique à haut débit, nous avons trouvé un candidat à la mutation causale sous-jacente. Cette mutation représente un type de gène inhabituel, qui semble réguler la fonction d’un gène immédiatement adjacent. Ce gène est responsable du codage d’un facteur de croissance du tissu nerveux connu appelé facteur neurotrophique dérivé des cellules gliales (GDNF) », ajoute le professeur Samuels. L’équipe a émis l’hypothèse que cette mutation génétique mène à un ralentissement du facteur GDNF, ce qui nuit à la croissance normale des nerfs ou à leur maintien. Mis ensemble, ces résultats ont permis l’identification du facteur GDNF chez les chiens comme candidat pertinent à la neuropathie héréditaire sensorielle et autonome et à l’insensibilité à la douleur, et ont également fait la lumière sur la régulation de l’expression du facteur GDNF. En dernier lieu, les résultats permettent de supposer que les races de chiens touchées pourraient agir comme modèles naturels pour des essais cliniques, ce qui bénéficierait tant à la médecine humaine qu’à la médecine vétérinaire.

L’identification de cette mutation a rapidement mené à la conception d’un test génétique qui permet aux éleveurs d’identifier les porteurs et d’éviter de les accoupler avec d’autres chiens ou de produire des chiots affectés par ce trouble génétique. Parallèlement, les généticiens qui étudient les neuropathies humaines peuvent maintenant explorer un nouveau gène dans les neuropathies non résolues. Des neuropathies périphériques similaires représentent un aspect invalidant important chez les personnes souffrant du diabète, et les découvertes en matière de génétique dans ce domaine pourraient mener à des progrès importants en ce qui a trait à ce trouble de santé.



À propos de l’étude
L’article « A Point Mutation in a lincRNA Upstream of GDNF Is Associated to a Canine Insensitivity to Pain: A Spontaneous Model for Human Sensory Neuropathies » a été publié dans PLOS Genetics. L’équipe internationale était dirigée par les Drs Jocelyn Plassais du National Institutes of Health (NIH), aux États-Unis, et Catherine André, au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), en France. Les collaborateurs de l’Université de Montréal sont les Drs Manon Paradis et David Silversides à la Faculté de médecine vétérinaire à Saint-Hyacinthe, et DMark Samuels du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine.


Source

CHU Sainte-Justine

lundi 15 mai 2017

Santé informatisée: mythes, peurs et faits

Certains mythes persistent dans le domaine de la santé.  Malheureusement, certains, attirés par l'appât du clic, persistent à les véhiculer. Voici donc un portrait plus réaliste de la situation. Comme je le mentionnais un peu plus tôt, on assiste à une évolution des rapports entre le médecin et son patient. Le patient possède maintenant des connaissances essentielles provenant de leur expérience intime  avec la maladie et le système de santé. Ceux-ci sont également de plus en plus informés et impliqués dans leurs soins.

Comme le mentionnait le rapport Relier les patients pour favoriser leur santé, 2016. myCARE – Évaluation des avantages et rapport final, Group Health Centre, 2016, 94 % des utilisateurs d'un portail-patients s’estiment chanceux de pouvoir consulter leurs renseignements médicaux en ligne. Et 74 % des Canadiens affirment qu'un accès à la santé numérique leur permet d'avoir des discussions plus éclairées avec leur médecin.

Actuellement, 93,8 % des composantes de base des dossiers de santé des Canadiens sont accessibles sous forme numérique. De plus, en 2015, 73 % des médecins de famille canadiens utilisaient un dossier médical électronique (DME), ce qui représente une hausse de 23 % par rapport à 2006. Par ailleurs, l’accessibilité des services de santé numériques destinés au grand public a plus que doublé entre 2014 et 2016. L’accessibilité des services de santé numériques destinés au grand public a plus que doublé entre 2014 et 2016. Un patient qui dispose d’un accès rapide à ses renseignements médicaux est plus engagé dans ses soins et a plus de pouvoir sur sa santé, deux aspects qui améliorent directement la gestion des maladies chroniques.

Reste la peur, un peu floue, concernant la sécurité des données. Rappelons premièrement qu'un médecin est soumis aux obligations imposées par le Code des professions et de son ordre professionnel, plus précisément le Collège des médecins. L'article 20 de son Code de déontologie lui impose des obligations précises, notamment l'obligation de préserver le secret professionnel ainsi que de prendre les moyens raisonnables pour que soit préservé le secret professionnel lorsqu’il utilise ou que des personnes qui collaborent avec lui utilisent les technologies de l’information.

Les enjeux de la sécurité des données dans les établissements de santé reposent sur la disponibilité des données, leur intégrité et leur confidentialité. Comme on le rapportait plus tôt, les attaques informatiques touchent davantage le fait de verrouiller des données pour les rendre indisponibles plutôt que de s'attaquer à la confidentialité. Et les incidents se comptent sur les doigts d'une main.



jeudi 11 mai 2017

Nouvelle Chaire en simulation virtuelle au service des sciences de la santé à l'Université Laval

Dans le cadre de la création de la Chaire de leadership en enseignement (CLE) par simulation des sciences de la santé, l’Université Laval et Université Côte d’Azur (UCA) s’allient pour préparer l’avenir de la formation par simulation des étudiants et professionnels de la santé à travers le développement de la simulation virtuelle ainsi que d’une unité mobile permettant la formation des équipes de soin dans les milieux de travail.

Soutenue par UCA à raison de 75 000 $ par année pendant cinq ans, la CLE vise l’élaboration de formations par simulation virtuelle et de jeux sérieux pouvant être suivis à distance. Outre le développement  du programme de simulation in situ dans les institutions du Réseau universitaire intégré en santé de l'Université Laval, la nouvelle Chaire souhaite également l'amélioration  des soins donnés aux patients par des professionnels de la santé en milieux cliniques et, ultimement, améliorer la sécurité des patients. La CLE permettra aussi de créer une unité mobile qui transposera l’expertise des membres de l’équipe du titulaire et des experts impliqués de UCA au Québec, en France et dans le monde dans les établissements de santé afin d’offrir une formation sur place, pour des domaines critiques comme les urgences, les soins intensifs, les blocs opératoires et les unités coronariennes. Avant une procédure complexe, les praticiens pourront ainsi répéter leurs gestes sur des simulateurs dans leurs propres locaux.

mardi 9 mai 2017

Évolution du rôle des médecins et des patients

Mes parents, décédés depuis, furent tous les deux  hospitalisés durant l'été 2016. Les deux furent évidemment suivis par un médecin et des spécialistes durant leur hospitalisation. Dans les deux cas, l'approche des médecins généralistes fut différente entre le médecin et le patient ainsi qu'entre le médecin et la famille du patient. Je vous mentirais si je ne vous mentionnais pas que j'ai nettement préféré l'approche du médecin de mon père, plus collaborative.

C'est donc avec intérêt que je suivais, dans le cadre de la Rencontre régionale en Amérique du nord du World Health Summit, le panel de discussion intitulé Evolution of the Role of Physicians and Patients avec les invités suivants :M. Vincent Dumez Co-directeur, Centre d'excellence en partenariat avec les patients et le public (CEPPP), Faculté de médecine, Université de Montréal, le professeur. Brian Hodges,Vice-président exécutif en éducation, University Health Network, Mme Carolyn Canfield, Citoyen-patient, Université de la Colombie-Britannique, Dr. Marie-Josée Hébert, Vice-recteur de la recherche, de la découverte, de la création et de l'innovation, Université de Montréal ainsi que Dr Lisa Richardson, Spécialiste en médecine interne générale au Département de médecine de l'Université de Toronto.

L'expertise du patient est de plus en plus reconnue comme le soulignait M. Vincent Dumez.
Le patient possède des connaissances essentielles provenant de leur expérience intime  avec la maladie et le système de santé. Ceux-ci sont également de plus en plus informés et impliqués dans leurs soins. Ce changement s'opère avec l'ouverture des professionnels de la santé, comme le soulignait Dr. Marie-Josée Hébert.

L'Université des patients, en France, reconnait non seulement l’expérience et l’expertise des malades mais souhaite également en faire un enjeu pour la santé publique. Trois sont offerts, soit la Formation à la démocratie sanitaire pour les représentants des usagers, la Formation à la mission d’accompagnant de Parcours du patient en Cancérologie  ainsi que la Formation à l’Éducation thérapeutique.

Comme le rapportait Myriam Fimbry, cette tendance est mondiale. Des expériences vont dans le même sens en Australie, en Angleterre, aux É-U, en Belgique ou en Suisse.

Et au Canada, où en sommes-nous? Tout récemment, l'Institut TransMedTech voyait le jour. Ce centre de recherche innove en réunissant les chercheurs, les médecins, les ingénieurs, les patients, les étudiants, les fournisseurs d'équipements et les acteurs du système de santé public afin de développer des technologies médicales de l'aveni. Il souhaite ainsi décloisonner la recherche, la médecine, la R&D industrielle et l'application des soins de santé en intégrant la participation du patient.






dimanche 7 mai 2017

Population vieillissante et nécessité d'investir



Alain Dubuc mentionnait récemment dans son article intitulé Le chaînon manquant que les crédits pour la santé publique du Ministère de la Santé et des Services sociaux sous le règne du ministre Barrette étaient passés de 458,6 millions il y a trois ans à 423,7 millions cette année. De plus, selon le le rapport du Réseau de Recherche en Santé des Populations du Québec intitulé La performance du système de santé et de services sociaux québécois 2016, on remarque qu'entre 1975 et 2015, la part du budget consacré à la santé publique en Ontario et en Colombie-Britannique a plus que doublé. Au Québec, cette part a diminué. Notons également que les récentes données du recensement démontrent qu'actuellement, un Québécois sur cinq est âgé de 65 ans et plus. Résultant similaires en Colombie-Britannique (20,61%), le pourcentage est plus faible en Ontario (18.98%).

Or, les autres provinces canadiennes se montrent nettement plus proactives en termes de programmes sociaux. Si le concept semble flou pour le lecteur, voici les différents programmes répertoriés par le site Exigeons un plan:http://www.exigeonsunplan.ca/ :

Mieux-être et prévention
  • L’initiative Healthy Cities/Healthy Communities est une approche internationale en santé publique incitant les collectivités à utiliser et à aménager des espaces urbains de manière à améliorer la santé de leurs résidents plus âgés. Elle encourage les collectivités à aménager des milieux urbains adaptés aux besoins physiques et sociaux des aînés afin de les aider à faire des choix pour améliorer leur santé et leur mieux-être et de leur permettre de participer à la collectivité en mettant à profit leurs compétences, leurs connaissances et leur expérience. L’Organisation mondiale de la santé a consulté des aînés, des aidants et des fournisseurs de 33 villes et de 22 pays avant de publier le Guide mondial des villes-amies des aînés. Ce guide est destiné aux gouvernements, aux organismes et aux personnes souhaitant évaluer ou améliorer la convivialité d’une ville pour les aînés.
  • Le programme Connexion communautaire de Santé publique Ottawa permet à des aînés socialement isolés ou à risque d’accéder à des services, notamment de soutien, afin de pouvoir demeurer autonomes dans leur maison en toute sécurité. Dans le cadre de ce programme, les personnes côtoyant régulièrement des aînés peuvent recevoir une formation et apprendre, entre autres, à reconnaître les signes associés au risque d’isolement social chez les aînés.
  • Get Up & Go! est le résultat d’une collaboration entre le Fraser Health Falls Injury Prevention Program et OSTEOFIT (programme d’ostéoporose du BC Women’s Hospital and Health Centre). Un programme d’exercices pour débutants est offert aux aînés souffrant de problèmes d’équilibre et de mobilité qui, autrement, ne pourraient assister à aucun autre cours d’exercices communautaire. Il s’agit d’un programme d’exercices sécuritaire, spécialement conçu pour améliorer la force, l’équilibre et la coordination des aînés de même que leurs capacités fonctionnelles, leur autonomie et leur qualité de vie.
  • Le manque de transport adapté peut nuire à l’inclusion sociale des aînés et les empêcher d’accéder à certains services. C’est pourquoi de nombreuses villes offrent aux aînés des services de transport en commun gratuits ou subventionnés. Prenons l’exemple du North Delta Senior Bus : ce service de transport gratuit permet aux aînés de se rendre facilement à un centre médical, récréatif ou commercial dans leur collectivité et à d’autres espaces communautaires. Cette initiative est rendue possible par une subvention offerte conjointement aux villes-amies des aînés par le gouvernement de la Colombie-Britannique et l’Union of British Columbia Municipalities.
  • La Légion royale canadienne a élaboré un guide intitulé Programme de soutien aux aînés : « Soutien troisième âge » afin d’aider ses filiales à mettre en place des programmes à l’intention des aînés, de façon indépendante ou en collaboration avec d’autres filiales ou organismes. Le guide propose un vaste éventail de programmes touchant la nutrition, la santé, la sécurité, l’autonomie et les loisirs. On y explique aussi comment mettre sur pied un programme, obtenir du financement, établir des communications et procéder à une évaluation.
  • Le McMaster Optimal Aging Portal est un portail d’information fondée sur des données probantes relatives au vieillissement en santé. Tant le public que les cliniciens, les professionnels de la santé publique et les responsables des politiques peuvent y trouver leur compte.
  • Le Eye Health Council of Ontario (EHCO) a été fondé en 2010 avec l’appui du ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario pour suppléer à l’absence d’une structure de collaboration interprofessionnelle dans la prestation de soins oculaires fondés sur des données probantes. Les membres de l’EHCO proviennent des domaines de l’ophtalmologie, de l’optométrie et de la médecine familiale et représentent leurs organismes de réglementation et associations professionnelles, ainsi que les milieux universitaires et le gouvernement.



Soins primaires
  • Le Centre de médecine de famille est une nouvelle vision pour l’avenir de la pratique de la médecine familiale au Canada mise au point par le Collège des médecins de famille du Canada. L’initiative est axée sur dix objectifs, dont les soins centrés sur le patient et la prestation de soins en équipe. Les fournisseurs de soins de santé entretiennent des liens entre eux et les services sociaux et veillent à bien répartir les ressources.
  • Entrées en service en 1999, les équipes d’évaluation du programme de gériatrie de Winnipeg sont composées de professionnels spécialisés qui visitent les aînés chez eux pour vérifier leur état de santé et de mieux-être. À la suite d’une évaluation, un clinicien peut présenter un rapport recommandant « des services de soutien, comme des soins à domicile, des repas à domicile ou une place dans un hôpital de jour ». Selon Agrément Canada, le programme a réduit ses coûts et amélioré la qualité des soins en partie en diminuant les taux de surconsommation de médicaments.
  • En 2009, l’Office régional de la santé de Winnipeg a lancé le programme PRIME, qui consiste en l’offre par un gestionnaire de cas d’un service hebdomadaire de surveillance de la santé à domicile aux aînés dont on juge qu’ils en ont besoin. Les clients inscrits au programme reçoivent également des services de soutien en dehors des heures d’ouverture ainsi que des services d’éducation à la santé et au mieux-être, d’exercice, de thérapie et counselling et de soins personnels. Certains services complémentaires ne sont offerts qu’aux participants dont le revenu est inférieur à un seuil donné. Le programme PRIME vise à maintenir les aînés hors des hôpitaux et autres établissements coûteux. L’orientation des patients peut être faite par les médecins de famille, d’autres professionnels de la santé, un programme de soins à domicile ou les hôpitaux.
  • Qualité des services de santé Ontario a lancé l’initiative Meilleure APPROCHE, qui comporte des outils et des recommandations fondées sur des données probantes visant à faciliter la prise en charge intégrée des maladies chroniques.
  • En Alberta, la clinique Taber est arrivée à la conclusion qu’il était nécessaire que les milieux de soins primaires, de soins à domicile, de santé publique et de soins actifs collaborent. Elle a créé un modèle d’équipes multidisciplinaires intégrées et de systèmes de navigation communs, assorti d’une combinaison de modes de rémunération des médecins.
  • Les Conseils de soins primaires de l’Ontario sont des réseaux communautaires officiels de médecins, de fournisseurs et d’établissements de soins de santé qui rencontrent régulièrement les administrateurs et les planificateurs des systèmes de santé et les représentants d’hôpitaux, de centres d’accès aux soins communautaires, de réseaux locaux d’intégration des services de santé et de la santé publique, pour régler des problèmes liés aux services. Déjà actifs dans de nombreux domaines, ces conseils travaillent à étendre la portée de leurs interventions. On prévoit qu’ils apporteront au fil du temps des connaissances et une expertise précieuses sur l’amélioration de l’intégration et de la prestation des services dans la communauté.
  • Le programme « Détection, diagnostic, traitement et continuité des soins : prise en charge de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées » dans les groupes de médecine de famille au Québec a pour objectif d’offrir aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et aux proches aidants l’accès à des services personnalisés et coordonnés d’évaluation et de traitement. Il vise à permettre aux fournisseurs de soins primaires de détecter, de diagnostiquer et de traiter la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées avec l’aide de cliniques « de mémoire » et d’équipes de gérontopsychiatrie. Le plan lancé en 2009 est graduellement mis en place dans 40 groupes de médecine de famille, où des médecins de soins primaires et des infirmières (ou des travailleurs sociaux) collaborent avec les patients et leur famille dans le but d’assurer une prestation des soins personnalisée et proactive.
 


Soins à domicile et services de soutien communautaire
  • En Colombie-Britannique, BreatheWELL at Home, un programme de courte durée du district de Fraser Health établi dans le cadre d’un partenariat entre les secteurs des soins actifs, primaires, à domicile et en établissement, vise à aider les clients atteints d’une bronchopneumopathie chronique obstructive à renforcer leur maîtrise de la maladie et à réduire leurs besoins en soins actifs. Les bénéficiaires établissent leurs propres objectifs de gestion des symptômes et des épisodes aigus et reçoivent des services, de l’encadrement et de l’information cliniques avancés au moyen de visites à domicile et de la télésanté.
  • Dans le cadre du programme Chez soi avant tout, les gouvernements de la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick offrent du soutien tant aux aidants qu’aux patients afin que ces derniers puissent retourner chez eux plutôt que dans un établissement après une hospitalisation.
  • Le programme TAPESTRY (Teams Advancing Patient Experiences: Strengthening Quality), un projet financé par Santé Canada, vise à aider les aînés clients d’une clinique de médecine familiale de Hamilton à rester en santé à la maison et à vivre de manière autonome le plus longtemps possible.
  • Le projet SILVER (Supporting Independent Living for the Elderly through Robotics), de la Commission européenne, vise à développer de nouvelles technologies pour aider les personnes âgées dans leur quotidien. Les technologies robotiques peuvent aider les aînés à demeurer autonomes à domicile même s’ils vivent avec des incapacités physiques ou cognitives.
  • Le programme Home Share Newfoundland jumelle des étudiants de l’Université Memorial à des résidents de la communauté âgés de 50 ans et plus. Les étudiants assistent les propriétaires dans l’entretien de leur résidence ou leur fournissent d’autres services en échange d’un loyer modique. Le programme aide les aînés à préserver leur indépendance et à rester dans leur foyer tout en offrant aux étudiants un endroit sécuritaire et abordable où habiter pendant leurs études.
  • Le programme Better at Home de Centraide aide les aînés à s’acquitter de leurs tâches quotidiennes simples afin qu’ils demeurent chez eux en toute autonomie et restent en contact avec leur milieu. Financé par le gouvernement de la Colombie-Britannique, le programme est géré par Centraide du Lower Mainland, et les services sont offerts par des organismes sans but lucratif de la région.
  • À l’Île-du-Prince-Édouard, dans le cadre d’un partenariat entre l’équipe de soins à domicile du comté de Queens et l’Hôpital Queen Elizabeth, un essai pilote du programme amélioré de soins à domicile pour les personnes âgées fragiles a été réalisé en 2012. Au cours de l’année pilote, 36 clients ont été admis au programme. À l’échelle du système, l’essai pilote s’est traduit par 2064 jours de moins en soins de longue durée et par 1876 jours de moins en soins communautaires. Les clients ont pu rester à la maison plus longtemps. Le programme se poursuit aujourd’hui.
  

Soins actifs et spécialisés

  • Maillons santé est une initiative du gouvernement de l’Ontario qui vise à assister les patients ayant des besoins de santé et sociaux complexes. Ces maillons encouragent une collaboration accrue entre les fournisseurs de soins locaux actuels, notamment les fournisseurs de soins de santé familiale, les spécialistes, les hôpitaux ainsi que les organismes offrant des soins de longue durée et à domicile, et les autres services de soutien communautaire. En réunissant les fournisseurs de soins de santé locaux, les maillons santé donnent aux médecins de famille la capacité d’orienter plus rapidement les patients vers les services dont ils ont besoin. Dans le cas des patients qui ont reçu leur congé de l’hôpital, cette structure permet un suivi et une orientation plus rapides vers des services comme les soins à domicile et aide à réduire la probabilité de réadmission à l’hôpital. Tous les maillons santé ont un partenaire coordonnateur comme une équipe de santé familiale ou un centre d’accès aux soins communautaires. Cette initiative a notamment pour objectif de réduire le nombre de réadmissions à l’urgence des patients à risque élevé.
  • Fondé sur des données probantes, le Programme régional d’intervention gériatrique et communautaire du Programme de gestion des urgences gériatriques de Champlain comprend des infirmières spécialisées en soins gériatriques œuvrant dans neuf services d’urgence de l’est de l’Ontario dans le cadre d’un partenariat intégré avec plus de 20 organismes de services gériatriques et communautaires. Le programme vise le dépistage précoce des syndromes gériatriques chez les aînés à risque élevé qui ne sont pas admis à l’hôpital afin de permettre une orientation appropriée des patients vers des services gériatriques et communautaires et de prévenir les retours à l’urgence et les nouvelles admissions à l’hôpital.
  • Services ambulanciers – À Halifax, des ambulanciers spécialisés en gériatrie savent comment prendre en charge les aînés qui ont besoin de soins actifs : ils les rencontrent à leur domicile (ou à leur établissement de soins de longue durée), évaluent la situation et déterminent alors s’ils doivent les amener à l’urgence, au lieu de les y amener systématiquement. Les services médicaux d’urgence de Toronto possèdent un programme semblable visant à repérer les patients aux besoins importants qui utilisent fréquemment les services d’urgence : des ambulanciers essaient de les orienter vers des médecins de famille et d’autres services afin qu’ils puissent demeurer en santé et hors de l’hôpital. À Calgary, le programme OPTIC EXACT permet d’éviter les transferts inappropriés des établissements de soins de longue durée vers l’urgence.
  • Le Sinai Health System, établi à Toronto, résulte de la fusion récente de l’Hôpital Mount Sinai, un grand centre universitaire de santé, de Bridgepoint Health, un hôpital de soins continus complexes, et de Circle of Care, un organisme de soins à domicile. Ce réseau met l’accent sur la prestation de soins intégrés aux patients — notamment aux aînés — atteints de maladies chroniques.
  • À Hamilton, le projet d’intégration des modèles de soins complets du Centre de soins de santé St. Joseph coordonne les services de soins hospitaliers et communautaires. Il établit des liens entre les aînés et les services d’aide au logement, travaille auprès des populations marginalisées et répond aux besoins spirituels des clients.
  • Un projet pilote d’équipe de santé hospitalière a été lancé à Winnipeg. Pendant 60 jours, il assure une gestion intensive des cas d’utilisateurs de l’urgence afin de leur éviter une hospitalisation et de les aider à faire la transition vers des programmes de soins communautaires.



Soins de longue durée
  • En Nouvelle-Écosse, le programme Care by Design améliore les soins offerts aux résidents des centres de soins relevant de la Régie régionale de la santé Capital. Les résidents sont au cœur d’une équipe soignante interne formée de médecins, de directeurs médicaux d’établissements, d’infirmières et d’ambulanciers. Ainsi, les résidents obtiennent de meilleurs soins, prodigués dans le confort de leur résidence plutôt que dans un hôpital.
  • Le Projet ontarien de soutien en cas de troubles du comportement encourage les interventions non pharmaceutiques afin de gérer les comportements agressifs chez les résidents d’établissements de soins de longue durée qui présentent des troubles cognitifs. À l’échelle provinciale, plus de 600 nouveaux employés de première ligne ont été embauchés dans le cadre du programme, et plus de 300 établissements de soins de longue durée disposent maintenant de services internes de soutien accrus en cas de troubles du comportement. Environ 14 000 employés de première ligne ont reçu une formation spécialisée en techniques et en façons de faire liées à ces formes de soutien.
  • Inauguré en mars 2010, l’établissement Aven Cottages à Yellowknife a été créé expressément pour s’occuper des personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer et les démences apparentées. Les principes de la philosophie des soins qui y sont appliqués sont fondés sur un modèle de soutien, qui comprend les éléments suivants : respect, dignité et estime de soi; intimité et indépendance; contrôle, choix et autonomie; interactions sociales; sécurité; établissement rappelant le domicile; personnel formé et aidant; soins centrés sur les résidents. L’établissement consiste en deux maisons comptant chacune 14 chambres individuelles réparties autour des aires communes (salle à manger, cuisine et salon).
  • Lancé en août 2014, le projet pilote ontarien sur les pratiques appropriées en matière de prescription dans les foyers de soins de longue durée est mené par un groupe de travail mixte composé de représentants de l’Association médicale de l’Ontario et du ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario. Touchant 30 établissements, ce projet vise à réduire l’utilisation d’antipsychotiques, de benzodiazépines et d’opiacés pour maîtriser les comportements violents chez les résidents âgés. Ce projet pilote fait appel à de la formation continue, à des vérifications et à un suivi en pharmacothérapie ainsi qu’à des interventions de sensibilisation pour modifier les pratiques en matière de prescription.
  • Deux réseaux cliniques en Alberta, soit le Seniors Health Strategic Clinical Network et le Addiction and Mental Health Strategic Clinical Network, collaborent pour promouvoir l’utilisation appropriée d’antipsychotiques dans les établissements de soins de longue durée et enseigner à leurs employés d’autres moyens de s’occuper des personnes atteintes de démence.
  • Deux unités pour les cas de démence sont en voie d’être mises en place dans le cadre d’un projet pilote réalisé dans un établissement de soins de longue durée de l’Île-du-Prince-Édouard. Centrées sur les résidents désorientés, elles intègrent à la prise en charge des patients confus plusieurs approches non pharmacologiques, dont la méthode Montessori (stimulation des sens pour remettre les patients en contact avec le monde qui les entoure) et l’aménagement de zones d’activités récréatives.



Soins palliatifs
  • Offert par la clinique Palliative and Therapeutic Harmonization de la Nouvelle-Écosse, le programme PATH permet d’évaluer les aînés et de les consulter ainsi que leur famille, pour qu’ils soient bien au fait de l’état de santé du patient et des perspectives qui s’offrent à lui. Il donne aux personnes âgées et fragiles le temps et l’espace nécessaires pour prendre des décisions complexes en matière de soins de santé.
  • Créé inclusivement par des membres des communautés des Premières Nations, le projet Improving End of Life Care in First Nations Communities (Université Lakehead, Ontario) offre la planification préalable des soins à ces communautés.
  • Le programme Parlons-en encourage les Canadiens à engager le dialogue sur les soins de fin de vie.
  • Le programme Aller de l’avant (Alberta, Ontario et Nouveau-Brunswick) met l’accent sur des soins qui intègrent l’approche palliative.
  • Le Portail canadien en soins palliatifs offre du soutien et des informations personnalisées sur les soins palliatifs et de fin de vie aux patients et à leurs proches, aux fournisseurs de soins, aux chercheurs et aux éducateurs.
  • Fruit d’un partenariat entre la Mission d’Ottawa et Ottawa Inner City Health, le Diane Morrison Hospice offre des soins palliatifs aux sans-abri ou aux personnes de la rue en phase terminale.
  • Dans le cadre de la stratégie pour des soins palliatifs intégrés en Nouvelle-Écosse, des ambulanciers en soins avancés sont en mesure d’assister les patients à domicile.
  • Au Royaume-Uni, le National Gold Standards Framework Centre in End of Life Care est un centre national de formation et de coordination qui aide le personnel généraliste de première ligne à fournir aux personnes en fin de vie des soins répondant à des normes d’excellence. Le centre améliore la qualité, la coordination et l’organisation des soins, ce qui conduit à de meilleurs résultats, conformes aux besoins et aux préférences des patients. Par ailleurs, il offre un meilleur rapport coût-efficacité grâce à la diminution du nombre d’hospitalisations.

Il serait peut-être temps pour le ministre de comprendre qu'une conception traditionnelle et comptable de la médecine ne correspond peut-être pas aux besoins de la population. Même Dr Laurent Marcoux, président de l'Association médicale canadienne, mentionnait que le système de santé devait être repensé dans une lettre d'opinion publiée récemment


samedi 6 mai 2017

L'urgence pour les patients atteints de cancer peut réduire les coûts et les risques

Le Washington Post révélait récemment une solution adoptée par l'University of Texas Southwestern Medical Center qui pourrait faciliter le désengorgement des urgences au Québec. Disponible depuis plus d'un an, le centre médical de Dallas fournit des services de soins d'urgence aux patients atteints de cancer afin d'éviter le service d'urgence et à l'admission à l'hôpital. Le centre médical justifie son initiative par le fait que le traitement du cancer entraîne beaucoup d'effets secondaires entrainant des complications. Une intervention rapide permet aux patients de rester à la maison, évitant l'hospitalisation. De plus, selon le centre médical, les patients atteints de cancer exposés à l'urgence entraine certains risques pour leur système immunitaire fragilisé, pensons notamment à un patient ayant un cancer du poumon de niveau 4, exposé à la pneumonie ou à la bronchite.

Selon le centre médical, les médecins d'urgence et les infirmières ne se sentent pas aussi confiants dans leur capacité à traiter les patients atteints de cancer. L'admission à l'hôpital en tant que patients hospitalisés est donc un réflexe quand ce n'est pas nécessaire. Les douleurs sévères, la nausée, la fièvre et la déshydratation ne sont pas des effets secondaires inhabituels de la chimiothérapie traditionnelle. Les nouveaux traitements d'immunothérapie qui activent le système immunitaire pour lutter contre le cancer peuvent provoquer des réactions graves et soudaines si le système immunitaire attaque les organes et les tissus sains. Il peut être difficile pour les médecins qui ne sont pas des spécialistes du cancer d'évaluer ce que signifient ces symptômes. Ces services d'urgence spécialisée s'inscrivent dans le cadre d'un changement plus large de l'oncologie vis-à-vis des soins orientés vers le patient, selon J. Leonard Lichtenfeld, médecin-chef adjoint de l'American Cancer Society.