Ma mère me répétait souvent que mon grand-père, médecin, que je n'ai pas connu (il est décédé en 1944) racontait que le travail de nuit avait un impact sur le corps. La recherche menée par l'Université McGill publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences a particulièrement retenu mon attention. Les chercheurs ont découvert
que les gènes régulant les processus biologiques importants sont
incapables de s'adapter aux nouveaux modes de sommeil et d'alimentation
et que la plupart d'entre eux restent à l'écoute. Ces derniers ont pu montrer l'impact d'une simulation de quatre jours du travail de nuit sur l'expression de 20 000 gènes.
Les chercheurs affirment mieux comprendre les
changements moléculaires qui se produisent à l'intérieur du corps
humain lorsque les comportements de sommeil et d'alimentation sont en
phase avec l'horloge biologique. Ils ont notamment que
l'expression des gènes liés au système immunitaire et aux processus
métaboliques ne s'adaptent pas aux nouveaux comportements
Les chercheurs mentionnent que l'expression de plusieurs de ces gènes varie au cours de la journée et de la nuit. Leurs rythmes répétitifs sont importants pour la régulation de nombreux processus physiologiques et comportementaux. Selon les chercheurs, près
de 25% des gènes rythmiques ont perdu leur rythme biologique après que les participants aient été exposés à notre simulation de nuit, 73% ne
s'adaptaient pas au quart de nuit et restaient à leur rythme diurne et
moins de 3% partiellement adaptés à la nuit
Pour l'étude, huit participants en bonne santé ont été artificiellement soumis à un horaire de cinq jours simulant le travail de nuit. Dans
une salle d'isolement dans le temps, ils étaient privés de tout signal
lumineux ou sonore caractéristique du moment de la journée et n'étaient
pas autorisés à utiliser leur téléphone ou leur ordinateur portable. Le premier jour, les participants ont dormi pendant leurs heures de coucher normales. Les
quatre jours suivants étaient des «quarts de nuit»: les volontaires
restaient éveillés pendant la nuit et dormaient pendant la journée.Le
premier jour et après le dernier quart de nuit, les chercheurs ont prélevé des
échantillons de sang à différents moments pendant une période de 24
heures. Ils ont ensuite
mesuré l'expression de plus de 20 000 gènes en utilisant une technique
appelée analyse transcriptomique, et ont évalué lequel de ces gènes
présentait une variation sur le cycle jour-nuit.
Les chercheurs croient que
les changements moléculaires observés pourraient
contribuer au développement de problèmes de santé comme le diabète,
l'obésité, les maladies cardiovasculaires plus fréquemment observés chez
les travailleurs de nuit à long terme. Cependant, l'observation nécessitera des investigations plus approfondies.
Comme
l'étude a été menée dans des conditions hautement contrôlées en
laboratoire, les recherches futures devraient étendre ces résultats en
étudiant l'expression génique des travailleurs de nuit réels dont
l'activité physique, la prise alimentaire et le moment du sommeil
peuvent différer les uns des autres. Cela
pourrait également s'appliquer à d'autres personnes qui risquent de
rencontrer un désalignement de l'horloge biologique, comme les voyageurs
qui traversent fréquemment les fuseaux horaires.
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