mercredi 18 janvier 2017

Les bienfaits insoupçonnés des visites aux patients

L'émission Médium large abordait, le 17 janvier dernier, le sujet des visites aux patients. Il semblerait la tendance soit à la prolongation des heures de visite entrainant ainsi des effets positifs ressentis autant par les médecins et le personnel soignant que par les patients et leurs proches.

Si on constate une réduction de l'utilisation des mesures de contention pour les patients et des chutes également, la circulation de l'information entre le personnel soignant et les médecins serait également améliorée. Paul Brunet, porte-parole du Conseil pour la protection des malades craint cependant que les autorités gouvernementales se servent de ces nouveaux éléments pour attirer la famille et remplacer le personnel qu'ils coupent.

J'ai accompagné mes parents à tous les jours à l'hôpital. Cependant, si vous me pardonnez la parenthèse, une visite élargie est également appréciée par le patient. Je me souviens de mon père, veuf depuis 1 mois, seul survivant de sa famille, n'avait que ses 4 enfants à titre de visiteurs. J'avais rejoint plusieurs personnes et j'ai pu remarquer l'effet positif de la visite d'un ancien confrère de classe et même d'un cousin par alliance éloigné sur son état. Lui apporter ses mots croisés de ses journaux à tous les jours n'arrivait pas à combler sa solitude.

Même un appel peut faire une différence. J'avais rejoint une amie de ma mère, une amitié de plus de 70 ans, pour lui annoncer l'état de santé de ma mère. M'informant qu'elle ne pouvait plus se déplacer, j'avais appelé de l'hôpital pour passer le combiné à ma mère. C'était définitivement le jour et la nuit. Je n'oublierai jamais le regard allumé de ma mère, 2 jours avant son départ.

Les visites à l'hôpital sont souvent perçues comme notre lien par rapport au patient. Pourtant, pour avoir accompagné mes parents, la véritable question n'est pas le deuil qu'on se fait avec le patient mais plutôt des derniers jours du patient et de sa possibilité de dire au revoir avant de quitter.

mardi 3 janvier 2017

Quoi surveiller dans le domaine de la santé en 2017?

J'écoutais la revue de l’année 2016 en politiques de la santé sur RDI avec Dr. Simon-Pierre Landry, omnipraticien et Chef du Département d'urgence de l'hôpital Laurentien et M. Pierre Blain du Regroupement provincial des comités d'usagers. Selon cette entrevue, plusieurs points sont à surveiller en 2017:

Entente entre le ministère de la Santé et des Services sociaux et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec

Selon cette entente signée en avril 2015 qui avait pour objectif l’amélioration de l’accès aux services médicaux de première ligne, 85 % de la population du Québec devrait être inscrite à un médecin de famille avec un taux d’assiduité de 80 % d'ici le 31 décembre 2017.  Or, le taux s'évalue à 73%, si je ne m'abuse, selon l'entrevue.

Frais accessoires

Outre le fait que les frais accessoires liés à des soins assurés par le régime d'assurance maladie du Québec sont abolis, la loi 92 a accordé de nouveaux pouvoirs à la RAMQ le 7 décembre dernier. Auparavant, la RAMQ pouvait seulement récupérer d’un médecin les frais qu’il avait perçus de façon non conforme à la suite d’une demande d’un patient. Depuis le 7 décembre, la RAMQ peut aussi réclamer à un médecin l’ensemble des montants perçus de façon non conforme auprès des personnes assurées, même en l’absence d’une demande d’un patient. Sauf la loi fut passée avant que les Fédérations et le ministre s'entendent sur ce qui était assuré ou non selon la Loi canadienne sur la santé.

Financement à l'activité et services en région

Le financement ne devrait pas être fait uniquement selon la demande mais également en fonction de la population vulnérable. Plus précisément, s'assurer que les régions aient droit aux mêmes services.

Urgence 

Le temps d'attente à l'urgence. Un investissement a été fait récemment. Cependant, comme l'expliquait Dr. Landry lors de la conférence organisée par le Groupe  Espace Santé, avec le vieillissement de la population, de plus en plus de personnes âgées sont admises à l'urgence. Leurs cas sont plus lourds et plus complexes à gérer. J'en parlais d'ailleurs le mois dernier ici

Projet de loi 130

Le 9 décembre dernier, le ministre Barrette déposait le projet de loi no 130, soit la Loi modifiant certaines dispositions relatives à l'organisation clinique et à la gestion des établissements de santé et de services sociaux. Avec ce projet de loi, le ministre limite l'autonomie des médecins et donne un peu plus de pouvoir aux directions des centres hospitaliers de punir les médecins dont la pratique ne répondrait pas aux besoins de l’établissement et à son fonctionnement optimal au jour le jour. La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a mentionné dans un communiqué qu' elle en prendra connaissance des détails de ce projet de loi et réagira en temps et lieu.