mercredi 3 avril 2019

Une avancée en matière d'immunothérapie individuelle contre le cancer

Selon les chercheurs de l'ETH Zurich, la médecine a de grands espoirs pour une immunothérapie personnalisée du cancer. L'idée est qu'un vaccin incite le système immunitaire à combattre une tumeur. D'ailleurs, une étude publiée dans Nature Immunology révèle que des chercheurs ont mis au point une méthode leur permettant de déterminer les molécules adaptées à l'immunisation spécifique du patient.

Selon les chercheurs, les cellules appartenant au système immunitaire du corps peuvent aider à combattre les tumeurs. Cela permet depuis plusieurs années aux oncologues d'utiliser des médicaments appelés inhibiteurs de point de contrôle pour encourager les cellules T à éliminer les cellules tumorales. L'année dernière, les deux scientifiques qui ont découvert cette approche thérapeutique ont reçu le prix Nobel de médecine.

Alors que les médecins connaissent quelques succès initiaux avec cette méthode, en particulier en ce qui concerne les mélanomes et plusieurs autres types de cancer, immunologues et chercheurs sur le cancer travaillent au développement de cette approche. Les chercheurs mentionnent qu'ils ont à l'esprit un vaccin qui provoquerait la multiplication des cellules T anticancéreuses dans l'organisme, renforçant ainsi les défenses immunitaires de l'organisme.

Selon les chercheurs, étant donné que, d'une part, les tumeurs diffèrent considérablement d'un patient à l'autre et que, d'autre part, il n'y a pas deux personnes identiques (sauf des jumeaux identiques), le futur système de vaccination contre le cancer est un exemple complexe de médecine personnalisée. L'objectif est de développer un vaccin individuel pour chaque patient.

Les chercheurs mentionnent que des vaccins potentiels comprennent des fragments de protéines, appelés peptides, que l'on ne trouve que dans les tumeurs dues à une mutation. Comme les lymphocytes T sont spécifiques et ne reconnaissent toujours qu'un seul peptide en particulier, un autre préalable à un tel vaccin est que le patient dispose de lymphocytes T capables de reconnaître ces peptides du cancer. Ainsi, avant que les médecins puissent immuniser un patient atteint de cancer, les chercheurs précisent que des tests de laboratoire doivent être effectués pour rechercher les paires correspondantes de lymphocytes T et de peptides. Un peptide reconnu par un lymphocyte T peut être utilisé pour une immunisation personnalisée. Le vaccin doit ensuite activer les cellules T du corps qui ne reconnaissent que ce peptide (et donc les cellules tumorales). Ces cellules T devraient finalement éliminer la tumeur.

La méthode utilisée à permis aux chercheurs de déterminer quelles cellules T reconnaissent quel peptide. Ces derniers ont utilisé des tumeurs chez des souris pour montrer que leur approche fonctionnait bien. Ensuite, ils souhaitent démontrer l'efficacité de leur approche pour traiter les tumeurs chez l'humain.

Les chercheurs mentionnent qu'au cœur de cette nouvelle méthode se trouve une collection de plusieurs millions de cellules rapporteuses, chacune d’elles présentant à sa surface un des nombreux peptides trouvés dans une tumeur. Les cellules rapporteuses sont conçues pour devenir vertes dès qu'une cellule T interagit avec elle en raison de la reconnaissance du peptide présenté. Cela permet aux chercheurs d'identifier les peptides tumoraux reconnus par les cellules T d'un patient atteint de cancer. Cela implique de mélanger la collection de cellules rapporteuses avec les cellules T extraites de la tumeur du patient, d'isoler les cellules rapporteuses qui deviennent vertes et d'identifier le peptide qu'elles transportent.

Étant donné que chaque personne possède un système immunitaire unique et que chaque tumeur porte un schéma unique de mutations, les chercheurs précisent qu'ils doivent produire un ensemble différent de cellules rapporteuses pour chaque patient, notamment en déterminant la séquence génétique de la tumeur et à la comparer à la séquence génique des cellules saines du patient. Ces derniers mentionnent que cela leur permet de déterminer dans quelle mesure la tumeur diffère des tissus sains, puis de transférer les informations génétiques avec précisément ces différences spécifiques à la tumeur dans les cellules rapporteurs.

Les chercheurs soulignent qu'ils ont développé un test expérimental qui nous assure que les cellules T reconnaissent les peptides tumoraux des patients. Ces derniers mentionnent, en terminant, qu'ils Lont déjà breveté cette méthode il y a cinq ans. Leurs travaux ont récemment été publiés dans Nature Immunology

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire