lundi 15 avril 2019

Des troubles liés au stress seraient associés à un risque accru de maladie cardiovasculaire

Selon une étude publiée dans le British Medical Journal, les troubles liés au stress, soit des affections déclenchées par un événement de la vie ou un traumatisme important, pourraient être liés à un risque accru de maladie cardiovasculaire (MCV).

Les chercheurs mentionnent que le risque d'événements cardiovasculaires graves et aigus, tels qu'un arrêt cardiaque et une crise cardiaque, était particulièrement élevé au cours des six premiers mois suivant le diagnostic d'un trouble lié au stress, et au cours de la première année pour les autres types de MCV.

Selon les chercheurs, la plupart des gens sont, à un moment de leur vie, exposés à des traumatismes psychologiques ou à des événements stressants tels que le décès d'un être cher, le diagnostic d'une maladie mettant leur vie en danger, des catastrophes naturelles ou la violence, Ces derniers mentionnent également que de plus en plus de preuves suggèrent que des réactions de stress sévères à des événements de la vie ou à des traumatismes importants sont liées au développement des MCV.

Or les chercheurs soulignent que les études précédentes portaient principalement sur les anciens combattants ou les membres actifs des forces armées présentant un trouble de stress post-traumatique (TSPT) ou des symptômes de TSPT. Et en raison de la taille réduite de ces échantillons, les données sur les effets des réactions de stress sur différents types de MCV sont limitées.

Les chercheurs ont donc utilisé des registres suédois de la population et de la santé pour explorer le rôle du syndrome de stress post-traumatique cliniquement diagnostiqué, de la réaction de stress aigu, du trouble de l'adaptation et d'autres réactions de stress dans le développement des MCV. Ils contrôlaient les antécédents familiaux, les antécédents médicaux et les conditions psychiatriques sous-jacentes.

Les chercheurs ont comparé 136 637 personnes d'une "cohorte exposée" chez lesquelles un trouble lié au stress a été diagnostiqué entre janvier 1987 et décembre 2013 avec 171 314 frères et sœurs complets exempts de troubles liés au stress et de maladies cardiovasculaires.

Pour chaque personne exposée, 10 personnes de la population générale non affectées par des troubles liés au stress et des MCV à la date du diagnostic du patient "exposé" ont été sélectionnées de manière aléatoire. Les personnes exposées et non exposées ont ensuite été appariées individuellement par année de naissance et par sexe.

Les réactions de stress sévères liées à des événements importants de la vie ou à des traumatismes étaient liées à un risque accru de plusieurs types de MCV, en particulier au cours de la première année suivant le diagnostic, avec un risque plus élevé de 64% chez les personnes présentant un trouble lié au stress par rapport à leurs frères et sœurs non affectés.

Les résultats étaient similaires chez les personnes atteintes d'un trouble lié au stress par rapport à la population générale. De plus, il existait un lien plus étroit entre les troubles liés au stress et l'apparition précoce de MCV, le cas de maladie apparus avant l'âge de 50 ans, que ceux apparus plus tard.

Parmi toutes les MCV étudiées, l'excès de risque au cours de la première année était le plus élevé en ce qui concerne l'insuffisance cardiaque et les principaux caillots sanguins (embolie et thrombose) après un an.

Des associations similaires existaient entre le sexe, la période civile, les antécédents médicaux et les antécédents familiaux de MCV. Mais ceux qui ont été diagnostiqués avec un trouble de stress à un plus jeune âge avaient un risque accru de MCV.

Les chercheurs précisent toutefois qu'il s'agit d'une étude observationnelle basée sur la population suédoise et, en tant que telle, ne peut en établir la cause. Ces derniers soulignent les preuves d'autres études suggérant un lien biologique entre les réactions de stress sévères et le développement de maladies cardiovasculaires. Et ils ne peuvent pas exclure le rôle d'autres facteurs comportementaux non mesurés, tels que le tabagisme et la consommation d'alcool.

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