mardi 23 avril 2019

Un médicament pour les patients diabétiques pourrait réduire le risque de maladie cardiaque chez les patients non diabétiques

Selon une étude menée par l'University of Dundee publiée dans l'European Heart Journal, la metformine, un médicament couramment utilisé dans le traitement du diabète, pourrait inverser l'épaississement néfaste du muscle cardiaque responsable des maladies cardiovasculaires


En effet, les chercheurs ont découvert que la metformine pouvait être réutilisée comme traitement des maladies cardiaques chez les patients non diabétiques. L’essai MET-REMODEL a révélé que la metformine, utilisée depuis six décennies pour traiter le diabète de type 2 en toute sécurité, réduisait l’hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) chez les patients prédiabétiques et souffrant de maladies cardiaques préexistantes. L'HVG est l’épaississement de la paroi musculaire dans la chambre de pompage gauche du coeur et constitue un facteur de risque sérieux pour une future crise cardiaque, un accident vasculaire cérébral et une insuffisance cardiaque.


Selon les chercheurs, l'HVG est souvent un symptôme silencieux et la plupart des gens ne savent pas qu'ils en souffrent avant de subir une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral. Ces derniers soulignent que des études de grande envergure ont précédemment montré que les patients souffrant d'HVG étaient davantage exposés aux événements cardiovasculaires indésirables et qu'une réduction de l'HVG pouvait réduire considérablement les taux de mortalité.

L’étude portait sur le traitement par des patients prédiabétiques atteints de coronaropathie avec de la metformine ou un placebo sur une période de 12 mois afin de déterminer les effets du médicament sur la paroi musculaire cardiaque, à l’aide d’une technologie d’IRM de pointe. Selon les chercheurs, les principales causes d'HVG sont l'hypertension artérielle, l'obésité et la résistance à l'insuline, qui seraient également des facteurs clés de la coronaropathie. L'épaississement dangereux du ventricule gauche a été réduit de deux fois plus chez les patients prenant de la metformine par rapport au placebo.

Les chercheurs ont également constaté que la metformine réduisait la pression artérielle, le stress oxydatif et la perte de poids, soit une moyenne de 3,6 kg, par rapport à l'absence de changement dans le groupe placebo. Selon ces derniers, si les résultats de cette étude sont corroborés par une étude à plus grande échelle, la metformine pourrait offrir espoir pour des millions de patients à travers le monde

Les chercheurs mentionnent, en terminant, que les médicaments pour la tension artérielle étaient les modalités de traitement standard de l'HVG. Cependant, cette approche n'était pas particulièrement efficace, car l'HVG peut également être présente chez les patients présentant une pression artérielle bien contrôlée. Cela a mis en évidence le besoin de nouvelles stratégies de traitement chez ces patients

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