mercredi 1 août 2018

Les traitements de Parkinson en cours de développement pourraient bénéficier à la plupart des personnes atteintes de la maladie

Selon une étude menée par l'University of Pittsburgh Schools of the Health Sciences publiée dans Science Translational Medicine, un gène lié à 3 à 4% des personnes atteintes de la maladie de Parkinson pourrait jouer un rôle important chez la plupart des personnes atteintes de la maladie. Le gène, appelé LLRK2, était auparavant considéré comme ne causant la maladie que lorsqu'il était muté. Or, les chercheurs ont découvert qu'il pourrait être tout aussi important dans la forme non héréditaire de la maladie

La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative qui touche environ 100 000 Canadiens. Elle n'a pas de cause connue. Cependant, les chercheurs croient qu'elle implique à la fois des facteurs génétiques et environnementaux.  En 2004, les chercheurs ont découvert que des mutations du gène LRRK2 suractivaient la protéine et causaient la maladie de Parkinson dans un petit groupe de personnes, souvent de façon héréditaire. Cependant, les chercheurs mentionnent que la protéine LRRK2 est difficile à étudier car elle est présente en très petites quantités dans les cellules nerveuses affectées par la maladie de Parkinson.

Les chercheurs ont mis au point une «balise» moléculaire attachée à LRRK2 et rougeoyant sous un microscope seulement si la protéine était active. Cela leur a permis de révéler également les cellules nerveuses dans lesquelles LRRK2 était actif dans le cerveau. Les chercheurs ont appliqué le test au tissu cérébral post-mortem donné à la science par des patients atteints de la maladie de Parkinson, dont aucun n'avait de mutation dans LRRK2, et des individus en bonne santé d'environ le même âge.

Le test a indiqué que dans les «neurones dopaminergiques», qui sont les cellules du cerveau les plus fréquemment atteintes dans la maladie de Parkinson, LRRK2 était très actif chez les individus affectés par la maladie, mais pas chez les individus en bonne santé. Les chercheurs croient que l'hyperactivité de LRRK2 peut être importante chez toutes les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, et pas seulement chez celles qui ont une mutation dans le gène.

Une deuxième conclusion majeure de l'étude était qu'elle reliait deux protéines qui ont été reconnues séparément comme des acteurs importants dans la maladie de Parkinson: LRRK2 et alpha-synucléine. L'accumulation de l'alpha-synucléine conduit à la formation de structures appelées «corps de Lewy», une caractéristique de la maladie de Parkinson.
 


Alors que de nombreux efforts ont été concentrés sur l'alpha-synucléine, les chercheurs mentionnent que la cause de son accumulation est encore mal comprise. En utilisant un modèle de rongeur de Parkinson induit par une toxine environnementale, les chercheurs ont découvert que l'activation de LRRK2 bloquait les mécanismes que les cellules utilisent pour éliminer l'excès d'alpha-synucléine, conduisant directement à son accumulation. Les chercheurs ont ensuite traité les animaux avec un médicament en cours de développement pour traiter les patients atteints de la maladie de Parkinson en bloquant l'activité de LRRK2. Le médicament a empêché l'accumulation d'alpha-synucléine et la formation de corps de Lewy.

Les chercheurs mentionnent en terminant que LRRK2 relie les causes génétiques et environnementales de la maladie de Parkinson, car nous avons pu montrer que des facteurs externes comme le stress oxydatif ou les toxines peuvent activer LRRK2, ce qui peut provoquer la formation de corps de Lewy dans le cerveau


 

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