Selon une étude menée par
Johns Hopkins University School of Medicine publiée dans Journal of Cell Biology, les chercheurs ont démontré, chez kes tissus de souris cultivés en laboratoire, que la couche
cellulaire entourant les conduits de lait maternel saisirait les cellules cancéreuses errantes afin de les empêcher de se
répandre dans le corps. Selon les chercheurs, les
résultats révèlent que cette couche cellulaire, appelée myoépithélium,
n'est pas une barrière stationnaire à l'invasion du cancer, contrairement à ce que les chercheurs croyaient auparavant, mais une défense active contre les
métastases du cancer du sein. Plus concrètement, les chercheurs croient que comprendre
comment les cellules cancéreuses sont contenues pourrait éventuellement les aider à développer des moyens de prédire le risque individualisé
d'une métastase
Comme le mentionnent les chercheurs, la plupart des tumeurs mammaires commencent dans les cellules qui tapissent l'intérieur des conduits du lait maternel. Ces
cellules sont à leur tour entourées de cellules myoépithéliales qui travaillent ensemble pour contracter et déplacer le lait à
travers les conduits quand un bébé allaite. Cette
couche myoépithéliale est utilisée cliniquement pour distinguer les
cancers du sein contenus des cancers invasifs chez l'homme. Lorsque
les cellules cancéreuses du sein enfreignent la couche myoépithéliale,
il en résulte un carcinome dit invasif, associé à des taux plus élevés
de récurrence et à la nécessité d'un traitement plus agressif
Les chercheurs ont
conçu des cellules prélevées sur la muqueuse des canaux mammaires de
souris pour produire la protéine Twist1, qui agit en altérant
l'expression des gènes et qui a été liée à des métastases cancéreuses
dans plusieurs types de tumeurs. Les chercheurs ont constaté que lorsque les
cellules invasives Twist1 franchissaient la couche myoépithéliale, les
cellules myoépithéliales saisissaient les cellules qui s'étaient égarées
et les ramenaient avec succès à l'intérieur de la paroi thoracique dans
114% des cas.
Selon les chercheurs, ces découvertes
établissent le nouveau concept du myoépithélium comme une barrière
dynamique à l'évasion de la cellule, plutôt que de jouer le rôle d'un
mur de pierre. Les chercheurs ont
modifié deux caractéristiques clés des cellules myoépithéliales, soit leur
capacité à se contracter et leur rapport numérique aux cellules
invasives.
En premier lieu, ils ont génétiquement modifié des cellules
myoépithéliales de souris pour épuiser leur actine musculaire lisse, une
protéine qui permet aux cellules de se contracter. Sous
cette condition, le nombre de cellules invasives échappées qui ont
traversé la couche myoépithéliale a triplé par rapport aux cellules
témoins avec un myoépithélium normal.
Les
chercheurs ont constaté que la diminution de la proportion de cellules
myoépithéliales aux cellules invasives augmentait le nombre de cellules
cancéreuses échappées. En
ajoutant seulement deux cellules myoépithéliales pour chaque cellule
invasive, le taux d'échappement a diminué de quatre fois par rapport à
la propagation de cellules invasives sans barrière de défense
Les chercheurs souhaitent maintenant étudier
les mécanismes cellulaires qui incitent la couche myoépithéliale à
réagir de manière si dynamique et ce qui la fait échouer lors de la
progression invasive.
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