jeudi 2 août 2018

Des chercheurs découvrent une défense cellulaire dynamique contre l'invasion du cancer du sein

Selon une étude menée par Johns Hopkins University School of Medicine publiée dans Journal of Cell Biology, les chercheurs ont démontré, chez kes tissus de souris cultivés en laboratoire, que la couche cellulaire entourant les conduits de lait maternel saisirait les cellules cancéreuses errantes afin de les empêcher de se répandre dans le corps. Selon les chercheurs, les résultats révèlent que cette couche cellulaire, appelée myoépithélium, n'est pas une barrière stationnaire à l'invasion du cancer, contrairement à ce que les chercheurs croyaient auparavant, mais une défense active contre les métastases du cancer du sein. Plus concrètement, les chercheurs croient que comprendre comment les cellules cancéreuses sont contenues pourrait éventuellement les aider à développer des moyens de prédire le risque individualisé d'une métastase

Comme le mentionnent les chercheurs, la plupart des tumeurs mammaires commencent dans les cellules qui tapissent l'intérieur des conduits du lait maternel. Ces cellules sont à leur tour entourées de cellules myoépithéliales qui travaillent ensemble pour contracter et déplacer le lait à travers les conduits quand un bébé allaite. Cette couche myoépithéliale est utilisée cliniquement pour distinguer les cancers du sein contenus des cancers invasifs chez l'homme. Lorsque les cellules cancéreuses du sein enfreignent la couche myoépithéliale, il en résulte un carcinome dit invasif, associé à des taux plus élevés de récurrence et à la nécessité d'un traitement plus agressif

Les chercheurs ont conçu des cellules prélevées sur la muqueuse des canaux mammaires de souris pour produire la protéine Twist1, qui agit en altérant l'expression des gènes et qui a été liée à des métastases cancéreuses dans plusieurs types de tumeurs. Les chercheurs ont constaté que lorsque les cellules invasives Twist1 franchissaient la couche myoépithéliale, les cellules myoépithéliales saisissaient les cellules qui s'étaient égarées et les ramenaient avec succès à l'intérieur de la paroi thoracique dans 114% des cas.

Selon les chercheurs, ces découvertes établissent le nouveau concept du myoépithélium comme une barrière dynamique à l'évasion de la cellule, plutôt que de jouer le rôle d'un mur de pierre. Les  chercheurs ont modifié deux caractéristiques clés des cellules myoépithéliales, soit leur capacité à se contracter et leur rapport numérique aux cellules invasives.

En premier lieu, ils
ont génétiquement modifié des cellules myoépithéliales de souris pour épuiser leur actine musculaire lisse, une protéine qui permet aux cellules de se contracter. Sous cette condition, le nombre de cellules invasives échappées qui ont traversé la couche myoépithéliale a triplé par rapport aux cellules témoins avec un myoépithélium normal.


Les chercheurs ont constaté que la diminution de la proportion de cellules myoépithéliales aux cellules invasives augmentait le nombre de cellules cancéreuses échappées. En ajoutant seulement deux cellules myoépithéliales pour chaque cellule invasive, le taux d'échappement a diminué de quatre fois par rapport à la propagation de cellules invasives sans barrière de défense

Les chercheurs souhaitent maintenant étudier les mécanismes cellulaires qui incitent la couche myoépithéliale à réagir de manière si dynamique et ce qui la fait échouer lors de la progression invasive.   

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