vendredi 22 mars 2019

L'inflammation serait liée à la maladie cardiaque et à la dépression

Les personnes cardiaques sont plus susceptibles de souffrir de dépression, et le contraire est également vrai. Or, selon une étude publiée dans Molecular Psychiatry, des chercheurs de l'University of Cambridge pensent avoir identifié un lien entre ces deux conditions, soit l'inflammation, une réaction du corps à des facteurs environnementaux négatifs, tels que le stress.

Comme le rapportent les chercheurs, l'inflammation est une réaction naturelle nécessaire pour lutter contre l'infection, mais l'inflammation chronique, qui peut résulter de stress psychologique ainsi que de facteurs liés au mode de vie, tels que le tabagisme, la consommation excessive d'alcool, l'inactivité physique et l'obésité, est nocive.

Les chercheurs mentionnent que le lien entre les maladies cardiaques et la dépression est bien documenté. Les personnes qui ont une crise cardiaque courent un risque beaucoup plus élevé de souffrir de dépression. Cependant, les chercheurs ont été incapables de déterminer si cela était dû aux deux conditions partageant des facteurs génétiques communs ou si des facteurs environnementaux partagés fournissaient le lien.

Selon les chercheurs, il est possible que la maladie cardiaque et la dépression partagent des mécanismes biologiques sous-jacents communs, qui se manifestent par deux conditions différentes dans deux organes différents, soit le système cardiovasculaire et le cerveau. Ces derniers suggèrent que l'inflammation pourrait être un mécanisme commun pour ces conditions.

Pour l'étude, les chercheurs ont analysé ce lien en étudiant des données relatives à près de 370 000 participants de la Biobanque britannique d'âge moyen. Tout d'abord, les chercheurs ont analysé si les antécédents familiaux de coronaropathie étaient associés au risque de dépression majeure. Ils ont constaté que les personnes ayant déclaré au moins un parent décédé d'une maladie cardiaque avaient 20% plus de risque de développer une dépression à un moment de leur vie.

Ensuite, les chercheurs ont calculé un score de risque génétique pour la maladie coronarienne, une mesure de la contribution des différents gènes connus pour augmenter le risque de maladie cardiaque. Les chercheurs précisent que la maladie cardiaque est une maladie dite «polygénique». En d'autres termes, elle n'est pas causée par une seule variante génétique, mais plutôt par un grand nombre de gènes, chacun augmentant les chances de développer une maladie cardiaque. Contrairement aux antécédents familiaux, les chercheurs n’ont trouvé aucune association forte entre la prédisposition génétique aux maladies du cœur et la probabilité de souffrir de dépression.

Les chercheurs mentionnent qu'ensemble, ces résultats suggèrent que le lien entre la maladie cardiaque et la dépression ne peut pas être expliqué par une prédisposition génétique commune aux deux maladies. Cela implique plutôt que quelque chose concernant l'environnement d'un individu, tels que les facteurs de risque auxquels il est exposé, augmente non seulement son risque de maladie cardiaque, mais augmente également son risque de dépression.

Cette conclusion a été confortée par la prochaine étape des recherches de l'équipe. Ils ont utilisé une technique connue sous le nom de randomisation mendélienne pour étudier 15 biomarqueurs, des «signaux d'alarme» biologiques, associés à un risque accru de maladie coronarienne. La randomisation mendélienne est une technique statistique qui permet aux chercheurs d’exclure l’influence de facteurs qui confondent ou confondent une étude, telle que le statut social.

Parmi ces biomarqueurs courants, ils ont découvert que les triglycérides (un type de graisse présente dans le sang) et les protéines IL-6 et CRP liées à l'inflammation étaient également des facteurs de risque de dépression.

L'IL-6 et la CRP sont des marqueurs inflammatoires produits en réponse à des stimuli nuisibles, tels que l'infection, le stress ou le tabagisme. Les chercheurs mentionnent que des études menées ont déjà montré que les personnes présentant des taux élevés d’IL-6 et de CRP dans le sang étaient plus susceptibles de développer une dépression et que les taux de ces biomarqueurs étaient élevés chez certains patients au cours d’un épisode dépressif aigu. Des marqueurs d'inflammation élevés sont également observés chez les personnes atteintes de dépression résistante au traitement.

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