lundi 25 mars 2019

Les chercheurs ont pu identifier une zone dans le cerveau gauche qui semble spécialisée dans le traitement des mots auditifs

Selon une étude publiée dans Cognitive And Behavioral Neurology, les patients participant à une nouvelle étude ont été en mesure de comprendre des mots écrits mais non prononcés à voix haute. Ils pouvaient écrire les noms des choses qu'ils ont vues mais pas les verbaliser.

Selon les chercheurs, même si ces patients pouvaient parfaitement entendre et parler, une maladie s’était glissée dans une partie de leur cerveau qui les empêchait de traiter les mots auditifs tout en leur permettant de traiter ceux qui étaient visuels. Les patients participant à l'étude présentaient une aphasie primaire progressive (APP), un type rare de démence qui détruit la langue et ne bénéficie actuellement d'aucun traitement.

Les chercheurs révèlent que leur recherche leur a permis d’identifier une zone jusque-là peu étudiée dans le cerveau gauche qui semble spécialisée dans le traitement des mots auditifs. Ces derniers mentionnent, à titre d'exemple que si un patient voyait le mot "hippopotame" écrit sur un morceau de papier, il pourrait identifier un hippopotame dans des cartes mémoire. Mais quand ce patient a entendu quelqu'un dire «hippopotame», ils n'ont pas pu montrer l'image de l'animal.

Selon les chercheurs, les patients avaient de la difficulté à nommer l'animal à voix haute mais n'avaient pas eu de problèmes de repères visuels. Ces derniers soulignent avoir toujours cru que ces maladies dégénératives étaient à l'origine d'une déficience généralisée, ils auraient découvert dès le début que les maladies neurodégénératives pouvaient être sélectives en fonction des zones du cerveau attaquées. Les chercheurs soulignent que, pour la plupart des patients atteints d'APP, la communication peut être difficile car elle perturbe les processus auditifs et visuels dans le cerveau.

Les chercheurs mentionnent, en terminant, que les résultats sont préliminaires en raison de la petite taille de l'échantillon, mais ces derniers espèrent qu'ils inciteront davantage de tests de ce type de déficience chez les futurs patients atteints d'APP et aideront à concevoir des traitements pour les patients atteints d'APP qui mettent l'accent sur la communication écrite plutôt que sur la communication orale.

Les chercheurs soulignent également qu'alors que 30% des cas d'APP sont causés par des modifications moléculaires du cerveau dues à la maladie d'Alzheimer, la cause la plus fréquente de cette démence, en particulier chez les moins de 60 ans, est la dégénérescence lobaire frontotemporale. Les patients de cette étude présentaient une FTLD-TDP de type A, ce qui est très rare. Le fait que cette maladie neurodégénérative rare soit associée à un trouble clinique unique du langage est une découverte nouvelle.

L'étude a suivi les patients longitudinalement et examiné leur cerveau post-mortem. Les chercheurs insistent, en terminant, sur l'importance pour les personnes qui participent à des études longitudinales sur le cerveau lorsqu'elles sont en vie et de faire don de leur cerveau à la science après leur décès pour que la communauté scientifique puisse en apprendre davantage sur la façon de garder le cerveau en bonne santé.

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