vendredi 29 mars 2019

Le cerveau commencerait à enregistrer le sexe et l'âge avant de reconnaître un visage

Comme le mentionnent les chercheurs, le cerveau est particulièrement doué pour le traitement des visages et dispose même de régions spécifiques pour cette fonction. Or, ces derniers ignoraient quels aspects du visage étaient décodés par le cerveau en premier. Une étude menée par Massachusetts Institute of Technology publiée dans Nature Communications révèle que les chercheurs avaient mesuré la réponse du cerveau aux visages en temps réel et avaient découvert que le cerveau décodait d'abord des propriétés telles que le sexe et l'âge avant de s'attaquer à l'identité spécifique du visage lui-même

Selon les chercheurs, alors que l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) a révélé un niveau incroyable de détails sur les régions du cerveau qui répondent aux visages, la technologie est moins efficace pour révéler quand ces régions du cerveau sont activées. En effet, l'IRMf mesure l'activité du cerveau en détectant les modifications du débit sanguin; lorsque les neurones deviennent actifs, le flux sanguin local dans ces régions du cerveau augmente. Cependant, l'IRMf fonctionne trop lentement pour suivre la dynamique milliseconde par milliseconde du cerveau. Ils ont choisi d'utiliser la technique de magnétoencéphalographie (MEG) qui détecte les fluctuations minuscules des champs magnétiques qui se produisent avec l’activité électrique des neurones, leur permettant une meilleure résolution temporelle de l'activité neuronale.

Les chercheurs mentionnent que des études antérieures avaient révélé que les personnes atteintes de prosopagnosie, une maladie caractérisée par l'incapacité d'identifier des visages familiers, n'ont aucune difficulté à déterminer le sexe, ce qui suggère que ces caractéristiques peuvent être indépendantes.

En enregistrant l'activité cérébrale des sujets dans la machine MEG, les chercheurs ont découvert que le cerveau réagissait à des caractéristiques telles que le sexe d'un visage, beaucoup plus rapidement que l'identité du visage lui-même. Leurs données ont montré qu'en 60 à 70 millisecondes, le cerveau commence à décoder l'âge et le sexe d'une personne. Environ 30 millisecondes plus tard, à environ 90 millisecondes, le cerveau commence à traiter l'identité du visage.

Après avoir établi un paradigme pour mesurer les réponses à ces dimensions de visage, les chercheurs ont ensuite décidé de tester l'effet de la familiarité. Il est généralement admis que le cerveau traite les informations relatives aux visages familiers plus rapidement que les visages inconnus. Cependant, le cerveau a beaucoup plus de mal à reconnaître deux images de la même personne si le visage lui est inconnu.

Pour tester l'effet de la familiarité, les chercheurs ont mesuré les réponses cérébrales pendant que les sujets visionnaient des visages familiers (célébrités américaines) et inconnus (célébrités allemandes) dans le MEG. Étonnamment, ils ont constaté que les sujets reconnaissent le genre plus rapidement chez les visages familiers que chez les visages inconnus.

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