jeudi 14 mars 2019

Comment une bactérie orale commune rend le cancer du côlon plus mortel

Selon une étude publiée dans EMBO Reports, des chercheurs du Columbia University Irving Medical Center auraient déterminé comment la bactérie F. nucleatum, une bactérie orale commune souvent impliquée dans la carie dentaire, accélère la croissance du cancer du côlon

Selon les chercheurs, les résultats pourraient faciliter l'identification et le traitement de cancers du côlon plus agressifs. Cela permet également d'expliquer pourquoi certains cas évoluent beaucoup plus rapidement que d'autres, grâce aux mêmes bactéries présentes dans la plaque dentaire.

Selon le Gouvernement du Québec, au Québec, le cancer colorectal, communément appelé cancer du côlon, est la 2e cause de décès par cancer chez les hommes et la 3e cause de décès par cancer chez les femmes. Les chercheurs mentionnent savoir depuis longtemps que la maladie est causée par des mutations génétiques qui s’accumulent généralement au cours d’une décennie. Les mutations ne sont qu'une partie de l'histoire. D'autres facteurs, y compris les microbes, peuvent également jouer un rôle.

Les chercheurs ont également démontré qu'environ un tiers des cancers colorectaux sont associés à une bactérie orale commune appelée F. nucleatum. Ces cas sont souvent les plus agressifs, mais personne ne savait pourquoi. Dans une étude antérieure, les chercheurs avaient découvert que la bactérie fabriquait une molécule appelée FadA, une adhésine, déclenchant une voie de signalisation dans les cellules du côlon impliquée dans plusieurs cancers. Ils ont également constaté que l'adhésine FadA ne stimule que la croissance des cellules cancéreuses, pas des cellules saines.

Les chercheurs ont découvert dans des cultures cellulaires que les cellules du côlon non cancéreuses sont dépourvues de protéine, appelée annexine A1, qui stimule la croissance du cancer. Ils ont ensuite confirmé in vitro et ultérieurement chez des souris que la désactivation de l'annexine A1 empêchait F. nucleatum de se lier aux cellules cancéreuses, ralentissant leur croissance.

Les chercheurs ont également découvert que F. nucleatum augmentait la production d'annexine A1, attirant davantage de bactéries. Ces derniers rapportent avoir identifié une boucle de rétroaction positive qui aggrave la progression du cancer. Ils ont découvert un modèle à deux résultats, dans lequel les mutations génétiques constituent le premier résultat. F. nucleatum constitue le second résultat, accélérant ainsi la voie de signalisation du cancer et accélérant la croissance tumorale.

Les chercheurs ont ensuite analysé un ensemble de données de séquençage d'ARN, disponible auprès du Centre national d'information sur la biotechnologie, portant sur 466 patients atteints d'un cancer primitif du côlon. Les patients présentant une expression accrue d'annexine A1 avaient un pronostic plus sombre, quels que soient leur degré et stade de cancer, leur âge et leur sexe.

Les chercheurs mentionnent, en terminant, étudier les moyens de développer l’Annexine A1 comme biomarqueur de cancers plus agressifs et comme cible potentielle de nouveaux traitements pour le cancer du côlon et d’autres types de cancer.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire