mercredi 16 janvier 2019

Une hormone du foie freinerait le métabolisme

Selon une étude publiée dans Nature Metabolism, des chercheurs de l’University of Michigan auraient identifié une hormone produite par le foie indiquant au corps de ralentir son métabolisme lorsqu’il dépense beaucoup d’énergie. La recherche révèle une cible potentielle pour le traitement des troubles métaboliques

Selon les chercheurs, le corps utilise plusieurs systèmes pour maintenir un contrôle précis de l'homéostasie énergétique, en équilibrant la quantité d'énergie que l'humain consomme et les calories consommées. L'hormone leptine, à titre d'exemple, signale au cerveau de supprimer l'appétit et d'augmenter la combustion des calories lorsque les réserves d'énergie sont élevées. Or, les chercheurs soulignent en connaître moins sur la dépense énergétique.

En analysant les données d'expression des gènes dans les tissus de souris, les chercheurs ont découvert une hormone élevée lorsque les souris brûlaient beaucoup d'énergie, par exemple lorsqu'elles avaient besoin de maintenir la température de leur corps dans un environnement froid. Cette hormone, le tsukushi (ou TSK), est principalement excrétée par le foie, un acteur central dans les voies nutritionnelles, métaboliques et hormonales.

Lorsque les souris manquaient temporairement de nourriture, celles qui n'avaient pas de TSK perdaient beaucoup plus de poids que les souris normales. Les souris sans TSK avaient également tendance à avoir une température corporelle supérieure à celle des souris normales, indiquant que leur corps brûlait plus d'énergie lorsque le frein TSK avait été retiré.

Les chercheurs ont également testé les réponses métaboliques chez des souris soumises à un régime riche en graisses. Les souris normales ont approximativement doublé de poids. Les souris dépourvues de TSK n'ont toutefois connu qu'une augmentation de poids d'environ 30% et ont présenté de meilleurs paramètres métaboliques que les souris normales.

Les chercheurs ont constaté une protection substantielle contre l'obésité, s'accompagnant d'une meilleure glycémie, d'une réduction des lipides, d'une réduction du foie gras, de fait, l'ensemble est amélioré. Les chercheurs pensent que l'hormone permet d'obtenir ces effets en agissant sur les nerfs qui stimulent l'activité de la graisse dite brune, ou graisse thermogénique, qui crée de la chaleur en brûlant de l'énergie. Les chercheurs espèrent ensuite étudier comment TSK envoie des signaux aux nerfs pour contrôler la combustion des graisses et explorer des stratégies pour réduire le frein TSK afin de traiter les maladies métaboliques.

Mentionnons, en terminant, qu'une étude connexe publiée le 15 décembre dans la revue Molecular Metabolism, a révélé que le déficit en TSK protège également les souris contre la stéatose hépatique induite par le régime alimentaire. Les chercheurs soulignent que ces découvertes illustrent les effets bénéfiques multiples du blocage de la TSK dans la prévention ou le traitement des maladies métaboliques.

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