mardi 15 janvier 2019

De nouveaux facteurs de risque génétiques découverts chez la maladie d'Alzheimer

Une étude menée par l'University of North Carolina at Chapel Hill School of Medicine publiée dans Nature Genetics révèle de nouveaux loci à risque génétique pour la maladie d'Alzheimer. En effet, la combinaison de données génétiques à grande échelle et de manière non conventionnelle a permis la découverte de multiples nouveaux facteurs génétiques et mécanismes biologiques qui contribuent à la pathogenèse de la maladie

Selon les chercheurs, la maladie d'Alzheimer (MA) est la maladie neurodégénérative la plus répandue. Plus de 30 millions de personnes sont touchées dans le monde et ce chiffre devrait doubler tous les 20 ans. Afin d'améliorer le traitement actuel, les chercheurs mentionnent avoir besoin d'une meilleure compréhension des mécanismes biologiques sous-jacents qui sont impliqués l'initiation de processus pathologiques conduisant à la maladie d'Alzheimer en clinique, qui est largement sous influence génétique. Et ainsi, identifier les facteurs de risque génétiques augmentera notre compréhension de cette maladie dévastatrice.

Les chercheurs mentionnent que l'étude actuelle est la plus grande étude génétique sur la maladie d'Alzheimer à ce jour, incluant plus de 455 000 personnes. L'étude comprenait des diagnostics cliniques permettant de définir le groupe de patients, mais incluait également un groupe de personnes pour lesquelles le statut parental d'Alzheimer était pris en compte. Pour tous les individus, des informations génétiques étaient disponibles, permettant de rechercher dans le génome d'éventuels facteurs de risque génétiques. Cette analyse combinée a donné 29 loci significatifs à l’échelle du génome, dont neuf nouveaux locus génétiques. Les résultats impliquent que les défauts génétiques dans les gènes impliqués dans le système immunitaire et les composants associés aux lipides contribuent au risque de maladie d'Alzheimer.

En utilisant des modèles d'expression de gènes monocellulaires, les chercheurs révèlent que les changements génétiques dans les gènes exprimés dans les cellules de la microglie sont associés à un risque accru de MA. Les cellules microgliales constituent une partie importante du système immunitaire du cerveau. Suite à la découverte, les chercheurs croient qu'ils devraient élargir leur champ de vision afin d'inclure également les modèles de microglie dans la recherche fonctionnelle sur la MA, en plus de l'approche conventionnelle des modèles neuronaux.

Les chercheurs mentionnent avoir détecté en outre les modifications génétiques dans les protéines impliquées dans les composants lipidiques. Ces derniers soulignent que ce lien a déjà été décrit pour le gène APOE, le facteur de risque génétique le plus puissant pour la MA. Cependant, selon les chercheurs, cette observation renforce l'hypothèse selon laquelle la pathogenèse de la MA impliquerait une interaction entre l'inflammation et les lipides, les modifications lipidiques pouvant nuire aux réponses immunitaires de la microglie, affectant ainsi la santé vasculaire du cerveau.

Les chercheurs mentionnent, en terminant, que l'étude a également testé l'implication d'effets génétiques indirects sur le risque de MA. Conformément à des recherches cliniques antérieures, qui montraient un effet protecteur de la réserve cognitive sur Alzheimer, selon les chercheurs, l’étude rapporte un effet positif similaire des compétences cognitives sur la MA, mais cette fois soutenu par la génétique.

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