dimanche 27 janvier 2019

Une étude soutient l'activité physique comme stratégie préventive contre la dépression

Comme le soulignent les chercheurs du Massachusetts General Hospital (MGH), bien que de nombreuses études aient mis en évidence des associations entre des niveaux d'activité physique plus élevés et des taux de dépression plus bas, ces derniers ignoraient si l'activité physique rédusait réellement le risque de dépression ou la dépression entraînait une réduction de l'activité physique. Or, selon une étude publiée dans JAMA Psychiatry, des chercheurs ont utilisé une nouvelle méthode de recherche pour soutenir fortement l'activité physique en tant que mesure préventive de la dépression.

Les chercheurs mentionnent qu'en utilisant des données génétiques, ils ont trouvé la preuve que des niveaux d'activité physique plus élevés pourraient réduire de manière causale le risque de dépression. La technique utilisée dans l'étude, la randomisation mendélienne, utilise des variantes de gènes pour étudier les effets d'un facteur non génétique dans une approche différente de celle de la recherche traditionnelle. Les variantes de gènes sont étudiées comme un type d’expériences naturelles dans lesquelles les individus présentent des niveaux moyens supérieurs ou inférieurs à un facteur, comme l’activité physique, qui sont liés aux variantes de gènes dont ils ont hérité. Étant donné que les variantes génétiques sont héritées de manière relativement aléatoire, elles peuvent servir de variables indirectes moins biaisées pour estimer la véritable relation entre activité physique et dépression.

Pour cette étude, les chercheurs ont identifié des variantes de gènes à partir des résultats d'études d'association pangénomique à grande échelle (genome-wide association studies, GWAS) menées pour l'activité physique dans l'UK Biobank. Les résultats GWAS pour l'activité physique étaient disponibles pour deux mesures différentes, soit l'une basée sur les déclarations autodéclarées d'activité physique de 377 000 participants et l'autre sur la lecture de capteurs de détection de mouvement appelés accéléromètres, portés aux poignets de plus de 91 000 participants. Le GWAS pour la dépression était basé sur les données de plus de 143 000 participants avec et sans cette condition.

Selon les chercheurs, les résultats de l’étude de randomisation mendélienne ont révélé que l’activité physique fondée sur l’accéléromètre, mais non l’activité autodéclarée, semble protéger contre le risque de dépression. Les différences entre les deux méthodes de mesure de l’activité physique pourraient résulter non seulement des inexactitudes dans la mémoire des participants ou de leur désir de se présenter de manière positive, mais également du fait que des lectures objectives capturent des choses autres que les exercices programmés, se rendre au travail, grimper escaliers, tondre la pelouse, que les participants peuvent ne pas reconnaître comme activité physique. L'analyse n'a révélé aucune relation de cause à effet dans le sens opposé, entre la dépression et l'activité physique.

Les chercheurs mentionnent, en terminant, qu'n moyenne, faire plus d’activité physique semble protéger contre la dépression. Toute activité semble être meilleure que rien; nos calculs approximatifs suggèrent de remplacer la position assise par 15 minutes d’activité cardiaque, comme courir ou une heure d'activité modérément vigoureuse est suffisante pour produire l'augmentation moyenne des données de l'accéléromètre liée à un risque de dépression plus faible. De plus, les variantes géniques telles que celles utilisées dans cette étude ne déterminent pas les comportements ou les résultats d’une personne, mais leur moyenne. Les associations avec certains traits dans ces très grandes études peuvent nous aider à déterminer si l'activité physique. ou la tendance à pratiquer davantage d'activité physique, a probablement un effet causal sur la dépression

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire