vendredi 25 janvier 2019

Comment notre cerveau fait la distinction entre notre propre toucher et celui des autres

Une étude menée par Linköping University publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences révèle que le cerveau semble réduire la perception sensorielle d'une zone de la peau lorsque nous la touchons nous-mêmes. Selon les chercheurs, la capacité de faire la distinction entre soi et les autres est extrêmement importante. Au cours de la première période de la vie, les nouveau-nés développent une conscience somato-sensorielle de leur corps, principalement en étant touchés par ceux qui les prennent en charge. Les problèmes de concept de soi, tels que la capacité de reconnaître ses propres actions, sont fréquents dans plusieurs troubles psychiatriques. La plupart des gens ne peuvent pas se chatouiller, mais certains patients atteints de schizophrénie le peuvent, ce qui suggère que leur cerveau interprète différemment les perceptions sensorielles de leur propre corps.

Les chercheurs ont analysé ce qui se passe dans les différentes parties du système nerveux lorsqu'une personne est touchée par une autre personne, et l'ont comparé avec un toucher personnel correspondant. Ils ont révélé que le cerveau réduit le traitement de la perception sensorielle quand elle vient du toucher de soi.

La peau contient des récepteurs sensoriels qui réagissent au toucher, à la pression, à la chaleur et au froid. Les informations sur le toucher sont transmises de celles-ci à la moelle épinière et au cerveau, où la perception est traitée en plusieurs étapes dans différentes régions du cerveau. Les chercheurs impliqués dans la nouvelle étude ont réalisé plusieurs expériences dans lesquelles ils ont observé le cerveau de volontaires sains via l'IRMf. Les participants se caressent lentement les bras avec les mains ou se font dire qu'un chercheur leur caresserait les bras de la même manière. Les chercheurs ont étudié le lien entre ces types de contact et l'activité dans différentes parties du cerveau.

Les chercheurs ont constaté une différence très nette entre le fait de se faire toucher par quelqu'un d'autre et le fait de se toucher. Dans ce dernier cas, l'activité dans plusieurs parties du cerveau a été réduite. Selon ces derniers, les résultats sont compatibles avec une théorie de la recherche sur le cerveau qui suggère que le cerveau tente de prédire les conséquences sensorielles de chaque action. Cela signifie qu’il n’attache pas autant d’importance aux perceptions sensorielles causées par notre propre corps, car les informations qui en découlent sont attendues. Dans l'une des expériences, le bras du participant était touché par des filaments d'épaisseur différente, tandis que le bras était caressé simultanément par le participant ou par une autre personne. Les chercheurs ont montré que la capacité à faire l'expérience de perceptions sensorielles simultanées était atténuée lorsque les participants se caressaient les bras.

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