mardi 29 janvier 2019

Le risque de suicide augmenterait l'année suivant le diagnostic de cancer

Selon une étude menée par Harvard Medical School publiée dans Cancer, bien que les taux de survie au cancer se soient considérablement améliorés au cours des dernières décennies, le diagnostic de certains types de cancer pourrait encore être suffisamment perturbant pour augmenter le risque de suicide du patient

Les chercheurs ont analysé les données de plus de 4,6 millions de patients atteints de cancer, dont 1 585 personnes décédées par suicide dans l'année qui a suivi leur diagnostic. Les chercheurs soulignent qu'il s'agissait d'un taux de suicide environ 2,5 fois plus élevé que ce à quoi on pourrait s'attendre dans la population en général. Selon ces derniers, plusieurs mécanismes expliqueraient pourquoi un diagnostic de cancer peut conduire au suicide pour certains, incluant la dépression et l'anxiété, la douleur, les effets des traitements du cancer, les impacts psychologiques et sociaux

Les chercheurs ont observé que le risque de suicide était le plus élevé au cours du deuxième mois suivant le diagnostic, alors que les patients cancéreux étaient près de cinq fois plus susceptibles de se suicider que les membres de la population en général. Lorsqu’on a diagnostiqué chez les patients atteints d’un cancer des tumeurs avancées qui s’étaient déjà propagées dans l’organisme, leur risque de suicide était près de six fois supérieur à celui d’autres personnes. Le risque de suicide est resté plus élevé au cours des six premiers mois suivant le diagnostic, lorsque les patients cancéreux étaient trois fois plus susceptibles de mourir par suicide que la population en général

De six à 12 mois après le diagnostic, les patients cancéreux étaient encore presque deux fois plus susceptibles de se suicider que les autres. Le type de tumeur a également fait une différence. Les personnes atteintes d'un cancer du pancréas, par exemple, avaient huit fois plus de risques de se suicider que la population en général, et les personnes atteintes d'un cancer du poumon avaient six fois le risque de suicide. Le cancer du sein et le cancer de la prostate, cependant, ne semblaient pas avoir d’effet significatif sur le risque de suicide. La plupart des patients qui se sont suicidés étaient des hommes de race blanche et avaient entre 64 et 84 ans au moment du diagnostic de cancer.

Parmi les patients plus jeunes de l'étude, le cancer semble avoir une plus grande incidence sur le risque de suicide chez les hommes que chez les femmes. Le contraire était vrai chez les patients âgés atteints de cancer, les femmes présentant un risque de suicide plus élevé que les hommes. Les patients divorcés ont également présenté une augmentation du risque de suicide plus importante que les personnes mariées, célibataires, veuves ou séparées.

Selon les chercheurs, la dépression est une des principales causes de suicide. Ces derniers soulignent qu'ils ne savaient pas si leurs patients avaient reçu un diagnostic de dépression ou d’anxiété. Ils ont également été incapables d'évaluer les tentatives de suicide infructueuses. Les chercheurs mentionnent, en terminant, que les patients cancéreux risquent moins de se suicider que d’un cancer. Le nombre de décès par suicide dans cet échantillon est relativement faible

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