dimanche 20 janvier 2019

Les hospitalisations d'urgence seraient liées au déclin cognitif accéléré chez les personnes âgées

Une étude menée par Rush University Medical Center publiée dans Neurology révèle que les hospitalisations d'urgentes étaient associées à un taux accru de déclin cognitif chez les personnes âgées. Les résultats révèlent que l'hospitalisation peut être un facteur de risque plus important du déclin cognitif à long terme chez les personnes âgées plus important que précédemment reconnu.

Les chercheurs ont constaté que les personnes hospitalisées non électives (urgentes) et chez qui on n'avait jamais diagnostiqué la démence ni la maladie d'Alzheimer présentaient un déclin rapide de la fonction cognitive (capacité de réflexion) par rapport aux taux préhospitaliers. En comparaison, les personnes qui n'ont jamais été hospitalisées et celles qui ont été hospitalisées de manière élective n'ont pas connu le déclin drastique de la fonction cognitive

Les données proviennent d'une étude portant sur 777 adultes âgés (âgés de 81 ans en moyenne, dont 75% de femmes) inscrits au projet Rush Memory and Aging Project (MAP) de Chicago. L'étude comportait des évaluations cognitives annuelles et des évaluations cliniques. Les informations sur les hospitalisations ont été obtenues en faisant le lien entre les enregistrements des demandes d’assurance-maladie de 1999 et 2010 de Medicare avec leurs données MAP. Toutes les admissions à l'hôpital ont été désignées électives, urgentes ou urgentes. Les deux derniers ont été combinés comme non facultatifs pour l'analyse.

Sur les 777 participants, 460 ont été hospitalisés au moins une fois sur une moyenne d'observation de près de cinq ans. Parmi ceux qui ont été hospitalisés, 222 (soit 29% de la population totale de l’étude) ont eu au moins une hospitalisation facultative et 418 (54%) ont eu au moins une hospitalisation non facultative. Ces groupes comprenaient 180 participants (23%) ayant subi les deux types d'hospitalisation.

Les hospitalisations non facultatives étaient associées à une accélération d'environ 50% du taux de déclin cognitif d'avant l'hospitalisation et à un taux de déclin cognitif deux fois plus élevé que celui des personnes non hospitalisées. Les hospitalisations facultatives, toutefois, n’ont pas du tout été associées à une accélération du taux de déclin.

Les chercheurs mentionnent avoir constaté une distinction claire. En effet, les admissions non électives déterminent l'association entre l'hospitalisation et les changements à long terme de la fonction cognitive au cours de la vie, alors que les admissions électives ne comportent pas nécessairement le même risque de conséquences cognitives négatives. Les chercheurs croient que ces résultats ont des implications importantes pour la prise de décision médicale et les soins des personnes âgées

Les chercheurs ignorent pourquoi les hospitalisations d'urgences présentent un risque plus élevé de déclin cognitif à long terme que les hospitalisations non urgentes, mais croient que cela pourrait être dû aux différences de niveaux de maladie (bien que les auteurs aient contrôlé l'état de santé), au stress ou aux procédures hospitalières impliquées. Les auteurs envisagent d’explorer ces raisons dans leurs recherches futures.

Les chercheurs mentionnent en terminant que leur travaux s’appuient sur des recherches antérieures qui montraient qu’après leur hospitalisation, les personnes âgées présentaient un risque élevé de troubles de la mémoire et d’autres problèmes cognitifs, y compris un délire transitoire (temporaire) et des modifications à long terme de la cognition, y compris la démence.

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