dimanche 1 septembre 2019

Selon les chercheurs, administrer aux patients traumatisés une hormone stabilisatrice de la pression artérielle réduirait de moitié les transfusions

Selon une étude menée par Perelman School of Medicine, de l'University of Pennsylvania publiée dans JAMA Surgery, l'hormone arginine vasopressine (AVP) administrée aux patients traumatisés présentant une importante perte de sang aurait permis de réduire de moitié le volume de produits sanguins nécessaires à leur stabilisation. Les chercheurs ont découvert que l’administration d’AVP chez les patients traumatisés présentant un saignement grave pourrait devenir une pratique courante dans le traitement des traumatismes, réduisant ainsi l’utilisation de produits sanguins et leurs effets indésirables.

Au cours de l'essai, 100 patients traumatisés ont été traités avec de l'AVP à faible dose, une petite protéine produite dans l'hypothalamus et stockée dans la glande pituitaire. L'AVP est sécrétée dans la circulation sanguine lorsque la pression artérielle est trop basse et a pour effet de resserrer certains vaisseaux sanguins afin de ramener la pression artérielle à la normale. Le traitement des patients traumatisés avec AVP a considérablement diminué le besoin de produits sanguins sans augmentation des complications.

Selon les chercheurs, des études antérieures ont montré que les patients présentant une perte de sang importante, une affection appelée choc hémorragique, peuvent avoir perdu la plupart de leurs stocks d’AVP et / ou de leur capacité à le sécréter dans la circulation. Pour cette raison, rétablir une pression artérielle adéquate chez ces patients nécessite souvent la perfusion de plus de produits sanguins, entraînant plus de complications potentielles, que ce qui serait autrement nécessaire si une AVP était présente. Selon les chercheurs, le remplacement artificiel de l'AVP chez les patients présentant un choc hémorragique peut être un bon moyen de réduire l'utilisation inutile de produits sanguins et d'améliorer les résultats pour les patients.

De mai 2013 à mai 2017, les chercheurs ont recruté 100 patients traumatisés qui avaient été amenés avec un choc hémorragique et qui répondaient par ailleurs aux critères de l'étude. Tous sauf sept étaient des hommes victimes de blessures par balle ou par arme blanche. Les chercheurs ont randomisé 49 des patients devant recevoir une AVP à une dose modérée initiale plus une perfusion lente, au cours des 48 premières heures de traitement, et les 51 autres à un équivalent du placebo.

Les chercheurs ont découvert que les patients traités par AVP pendant 48 heures avaient reçu en moyenne 1,4 litre de produits sanguins, soit moins de la moitié de la moyenne administrée à ceux traités avec le placebo (2,9 litres).

Le groupe AVP présentait également un taux nettement inférieur (11% vs 34%) de thrombose veineuse profonde (caillot sanguin dans une veine de jambe), une complication fréquente chez les patients traumatisés. Les taux de complications dans les 30 jours dans les groupes AVP et placebo étaient par ailleurs similaires (55% contre 64%) et le nombre de décès au cours de cette période était identique (six dans chaque groupe). D'autres résultats ont montré que, bien que le groupe AVP ait eu des séjours moyens plus courts à l'hôpital par rapport au groupe placebo, le nombre relativement petit de patients participant à l'étude signifiait que ces différences de durée de séjour n'étaient pas statistiquement significatives.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire