jeudi 19 septembre 2019

Une mutation génétique semble protéger certaines personnes contre le SARM mortel

Selon le Ministère de la santé et des services sociaux, le SARM, le staphylocoque doré (S. aureus), est une bactérie qu'on peut trouver habituellement sur la peau ou dans les narines des personnes. En général inoffensif chez les gens en bonne santé, le staphylocoque doré peut parfois causer des infections. Ces dernières sont alors traitées par un antibiotique

Or, comme le révèle une étude menée par Duke University Medical Center publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences, une tendance génétique héréditaire semble augmenter les chances pour une personne de lutter efficacement contre les infections par le staphylocoque résistantes aux antibiotiques.

Selon les chercheurs, la découverte ajoute des informations importantes sur les facteurs génétiques qui prédisposent certaines personnes aux infections persistantes à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) et pourraient conduire à la mise au point de meilleures options de traitement.

Les chercheurs ont analysé deux groupes de patients étroitement appariés par âge, sexe, problèmes de santé et autres facteurs de risque d'infections du sang par le SARM. Soixante-huit patients ont été identifiés. La moitié avait une infection persistante au SARM et la moitié avait été en mesure d'éliminer l'infection de leur circulation sanguine.

Ils ont procédé à un séquençage exome entier des patients et ont trouvé une variation génétique qui était évidente chez environ 62% des patients ayant éliminé une infection à SARM, contre seulement 9% chez ceux qui avaient des infections persistantes.

Selon les chercheurs, cette mutation génétique, située dans la région DNMT3A du chromosome 2p, semble permettre à la réponse immunitaire d'un patient de mieux résoudre son infection sanguine par le SARM.

L'un des composants immunitaires que la mutation DNMT3A semble affecter est l'IL-10, une cytokine anti-inflammatoire qui réduit la réponse de l'hôte à l'infection à S. aureus. Les chercheurs ont découvert que si la bonne quantité d'IL-10 est essentielle pour réguler la réponse de l'hôte, une trop grande quantité est associée à des lésions tissulaires et même à la mort.

Parmi ceux qui présentaient la mutation du gène, les taux sériques d'IL-10 restaient sous contrôle, ce qui suggère que la réponse immunitaire de l'hôte était donc mieux à même de résorber l'infection à SARM. Les chercheurs ont testé cette découverte sur des animaux en inhibant la méthylation du gène régulateur, ce qui a accru la sensibilité à une infection par le staphylocoque.

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