mardi 18 septembre 2018

Selon une étude, le traitement hormonal pourrait aggraver le cancer de la prostate

Dans une étude publiée dans Journal of Clinical Investigation, les chercheurs du Cedars-Sinai Medical Center révèlent avoir découvert que le cancer de la prostate pouvait parfois résister à un traitement hormonal classique, entraînant la propagation du cancer. Ces derniers croient que leurs résultats suggèrent également un simple test sanguin qui pourrait aider les médecins à prédire le moment où ce type de résistance aux hormonothérapies se produira.

La Société canadienne du cancer estime qu’en 2017, 21 300 hommes ont reçu un diagnostic de cancer de la prostate,représentant 21 % de tous les nouveaux cas de cancer chez l’homme en 2017. De plus, 4 100 hommes sont morts d’un cancer de la prostate, ce qui représente 10 % de tous les décès par cancer chez l’homme en 2017. En moyenne, chaque jour, 58 Canadiens ont reçu un diagnostic de cancer de la prostate. En moyenne, chaque jour, 11 Canadiens sont morts d’un cancer de la prostate. À ses débuts, le type le plus commun, l'adénocarcinome, est curable et répond généralement bien aux traitements, y compris ceux qui ciblent les androgènes, une hormone sexuelle masculine qui stimule la croissance tumorale.

Or, chez certains patients, le cancer devient résistant au traitement ciblé par les androgènes et le cancer se reproduit ou se propage. Une des raisons possibles de cette résistance semble être que la thérapie fait que certaines cellules d’adénocarcinome deviennent des cellules de type neuroendocrinien, un type rare qui apparaît normalement chez moins de 1% des patients atteints de cancer de la prostate.

Comme le révèlent les chercheurs, cette transformation est un problème parce que le cancer neuroendocrinien de la prostate est particulièrement agressif, métastase plus facilement et résiste mieux à la thérapie et à la chimiothérapie ciblées par les androgènes. Selon ces derniers, environ un quart des patients recevant une thérapie ciblant les androgènes pourraient rechuter avec des tumeurs présentant des caractéristiques du cancer de la prostate neuroendocrinien et développer une maladie résistante au traitement.

Les chercheurs ont étudié la façon dont les cellules cancéreuses interagissent avec les cellules de soutien proches de la tumeur, appelées microenvironnement tumoral, chez des souris de laboratoire. Ils ont découvert que ces interactions augmentaient le niveau de la glutamine, un acide aminé, transformant les cellules de soutien en «usines» qui alimentaient les cellules cancéreuses.

Les chercheurs ont également analysé comment la thérapie ciblant les androgènes affectait le microenvironnement du cancer. Ils ont découvert que ce type de thérapie avait modifié l'environnement cellulaire de manière à transformer les cellules d'adénocarcinome de la prostate en cellules de type neuroendocrinien

Comme dernière étape de la validation des résultats chez la souris, les chercheurs ont comparé les taux de glutamine dans le plasma de petits groupes de patients, l'un présentant un cancer de la prostate sensible au traitement et l'autre, un cancer de la prostate résistant au traitement. Ils ont constaté que les niveaux de glutamine étaient plus élevés dans le deuxième groupe. Les chercheurs croient que l'étude soulève la possibilité qu’un simple test sanguin de mesure de la glutamine puisse déterminer le moment où une thérapie ciblant les androgènes échoue chez un patient atteint de cancer de la prostate et même prédire le moment où la résistance se produira



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