vendredi 28 septembre 2018

Comment un cancer en rémission se réveille et se métastase

Ces derniers mois, la vie m'a poussé à m'intéresser d'un peu plus près au cancer, C'est dans ce contexte que l'article a attiré mon attention. En effet, une étude menée par Cold Spring Harbor Laboratory publiée dans Science révèle que les chercheurs ont déterminé l’une des façons dont les cancers en rémission peuvent revenir en action. Cette découverte a inspiré une nouvelle idée de traitement conçue pour prévenir la récidive du cancer et les métastases.

Comme le mentionnent les chercheurs, même après un traitement efficace contre le cancer, des cellules cancéreuses dormantes et non divisantes, qui auparavant se sont détachées de la tumeur d'origine, peuvent encore exister ailleurs dans le corps. En cas de réveil, ces cellules peuvent proliférer et se transformer en tumeurs métastatiques. Les chercheurs auraient maintenant identifié des signaux accompagnant l'inflammation qui peut réveiller les cellules cancéreuses dormantes.

Si l'inflammation peut directement provoquer une récidive du cancer, et le cas échéant comment, restait incompris pour les chercheurs. Or. ils révèlent qu'une inflammation pulmonaire prolongée, y compris celle causée par l'exposition à la fumée de tabac, peut provoquer le cancer du sein et de la prostate dormant dans les poumons pour se réveiller et se diviser. Ces cellules peuvent maintenant former une métastase dans les poumons. La métastase représente la majeure partie de la létalité due aux cancers les plus courants.

Les chercheurs révèlent que que l'inflammation prolongée des poumons, provoquée par l'exposition de la souris à la fumée de tabac ou à un composant bactérien connu sous le nom d'endotoxine, induisait de façon extraordinaire les globules blancs appelés neutrophiles.

Les neutrophiles, sur lesquels nous comptons normalement pour tuer les envahisseurs comme les bactéries et les levures, ont plusieurs façons de vaincre leurs proies. L'une consiste à expulser leur ADN dans l'espace au-delà de la membrane cellulaire. Liquéfié d'enzymes toxiques, cet ADN expulsé forme un piège net, appelé NET (neutrophil extracellular traps ou piège extracellulaire des neutrophiles) qui peut tuer un agent pathogène.

La nouvelle recherche montre qu'une inflammation pulmonaire prolongée provoque la formation de NET dans la zone entourant les cellules cancéreuses dormantes. Deux enzymes dans les NET, appelées NE (neutrophile élastase) et MMP9 (Métalloprotéase matricielle 9), interagissent avec une protéine dans un tissu appelé laminine. En séquence, le premier NE puis le MMP9 font des coupes dans les protéines de laminine. Cela modifie la forme de la protéine, exposant une nouvelle surface, appelée épitope.

Cet épitope, reconnu par les cellules cancéreuses latentes à proximité, stimule la signalisation qui réveille les cellules cancéreuses. Selon les chercheurs, les cellules cancéreuses dormantes reconnaissent cette nouvelle forme de laminine et y voient une invitation à recommencer à croîtreé Les chercheurs ont créé un anticorps pour bloquer l'épitope exposé sur les protéines de laminine. Chez la souris, cela empêchait le réveil des cellules cancéreuses dormantes à proximité. Les expériences ont commencé afin d'optimiser l'anticorps et le comparer avec d'autres approches pour interférer avec les NET, dans l'espoir de mener éventuellement des essais sur des personnes.

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