Alors que la campagne électorale tire à sa fin, ce qui me frappe, c'est à quel point les soins de santé sont les grands oubliés des débats. Pourtant, déjà en 2017, l’enquête internationale annuelle du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé portait sur les perceptions et les expériences des aînés dans 11 pays développés, soit l’Allemagne, l’Australie, le Canada, les États-Unis, la France, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. Les résultats indiquent que seulement 67 % des Canadiens de 65 ans et plus sont satisfaits de la qualité des soins qu’ils ont reçus. La moyenne des 11 pays est de 76 % et la Suisse affiche le taux de satisfaction le plus élevé à 84 %. Les questions de l’enquête portaient sur de nombreux aspects de l’expérience des aînés par rapport aux soins de santé, comme la santé mentale, l’accès à des médecins spécialistes, la qualité des services à domicile et la planification de la fin de vie.
Plus récemment, en septembre 2018, les principales conclusions du rapport de l’ICIS Accès aux soins palliatifs au Canada abondaient dans le même sens. On apprenait qu'au Canada, 3 médecins de soins primaires sur 5 ne se sentent pas prêts à aider les patients qui ont besoin de soins palliatifs. Peu de médecins au Canada se spécialisent en soins palliatifs, et seulement 12 % des étudiants en médecine étaient tenus de participer à des rotations cliniques obligatoires dans ce secteur des soins de santé. Selon le rapport, idéalement, les soins palliatifs devraient commencer en même temps que les traitements curatifs, peu de temps après qu’un diagnostic de maladie susceptible de limiter l’expérience de vie a été posé.
En 2016-2017, les Canadiens atteints d'un cancer étaient 3 fois plus susceptibles que les autres de recevoir des soins palliatifs. Comme le révèle le rapport, même s’il est vrai que les soins palliatifs ont d’abord été considérés comme un traitement pour les patients atteints de cancer, on sait depuis longtemps qu’ils sont aussi bénéfiques pour les personnes vivant avec d’autres maladies, telles que l’insuffisance cardiaque, les maladies pulmonaires, l’insuffisance rénale et la démence ou d’autres maladies neurodégénératives. L’âge représente également un facteur clé de l’accès aux soins palliatifs En effet, les adultes de 45 à 74 ans étaient plus susceptibles de recevoir des soins palliatifs que les adultes plus jeunes et plus âgés.
15% des personnes décédées en Ontario et en Alberta avaient reçu des soins palliatifs à domicile financés par le secteur public. Quoique près des deux tiers des adultes dans ces 2 provinces ont reçu des services à domicile de tout type dans leur dernière année de vie, une plus faible proportion d’entre eux ont bénéficié de soins palliatifs à domicile. Le système n’est tout simplement pas prêt à garantir un soutien adéquat aux personnes souhaitant mourir chez elles.
Finalement, en 2016-2017, les Canadiens qui ont reçu des soins palliatifs à domicile durant leur dernière année de vie étaient 2,5 fois plus susceptibles que les autres de mourir chez eux. Des sondages montrent que, avec le soutien approprié, 75 % des Canadiens préféreraient mourir chez eux. En outre, un accès précoce aux soins palliatifs dans la collectivité est associé à de meilleurs résultats pour les patients en fin de vie : chez les patients qui ont reçu des soins palliatifs avant le dernier mois de vie, le rapport révèle une réduction des visites imprévues à l’urgence et des séjours à l’unité de soins intensifs.
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