Selon une étude publiée dans Nature, des chercheurs du Norwegian University of Science and Technology auraient découvert un réseau de cellules cérébrales qui traduit notre sens du temps au sein des expériences et des souvenirs. Selon ces derniers, ce réseau fournit des horodatages pour les événements et assure le suivi de l'ordre des événements dans une expérience. Cette zone du cerveau où le temps est vécu est située juste à côté de la zone qui code pour l'espace.
Comme le révèlent les chercheurs, les horloges sont des dispositifs créés par l'homme pour mesurer le temps. Cependant, le cerveau ne perçoit pas la durée avec les unités standard de minutes et d'heures sur la montre. La signature du temps des expériences et des souvenirs appartient à un autre type de temporalité. Au cours de l'évolution, les organismes vivants, y compris les humains, ont développé de multiples horloges biologiques pouraider à suivre le temps. Ce qui sépare les différents chronomètres du cerveau, ce n'est pas seulement l'échelle de temps mesurée, mais aussi les phénomènes auxquels les horloges neuronales sont accordées. Certains chronométreurs sont réglés par des processus externes, tels que l’horloge circadienne qui est adaptée à la levée du jour et à la tombée de la nuit. Cette horloge aide les organismes à s'adapter aux rythmes d'une journée.
Or, d'autres chronomètres sont définis par des phénomènes d'origine plus intrinsèque, tels que les cellules de temps hippocampiques qui forment un signal de chaîne de type domino qui suit le temps pendant 10 secondes avec précision. Aujourd'hui, nous en savons beaucoup sur les mécanismes du cerveau pour mesurer de petites échelles de temps comme les secondes. Les chercheurs révèlent cependant connaître peu de choses sur l’échelle de temps utilisée par le cerveau pour enregistrer les expériences et les souvenirs, qui peut durer de quelques secondes à quelques minutes à quelques heures. Les chercheurs croient avoir découvert une horloge neuronale qui garde une trace du temps pendant les expériences. En enregistrant à partir d'une population de cellules cérébrales, les chercheurs ont identifié un fort signal temporel au cœur du cerveau.
Les chercheurs croient que leur étude révèle comment le cerveau a du sens dans le temps, comme un événement est vécu. Selon ces derniers, le réseau n'encode pas explicitement le temps mais plutôt un temps subjectif dérivé du flux continu de l'expérience. L'horloge neurale fonctionne en organisant le flux des expériences dans une séquence ordonnée d'événements. Cette activité donne lieu à l'horloge du cerveau pour le temps subjectif. L'expérience et la succession d'événements à l'intérieur de l'expérience sont donc la substance dont le temps subjectif est généré et mesuré par le cerveau.
En 2005, des chercheurs ont découvert des cellules de grille qui cartographient l'environnement à différentes échelles en divisant l'espace en unités hexagonales, une découverte qui fut couronnée d'un prix Nobel en 2014
En 2007, inspirés par cette découverte, les auteurs de la présente étude ont entrepris de déchiffrer le code de ce qui se passait dans le cortex entorhinal latéral (lateral entorhinal cortex, LEC). Cette zone du cerveau est juste à côté du cortex entorhinal médial (medial entorhinal cortex, MEC). Alors qu'ils souhaitaient seulement décoder le signal d'une cellule de grille unique pour découvrir comment l'espace est codé dans le cortex entorhinal médial, les chercheurs ont plutôt découvert que le signal codait le temps.
Les chercheurs mentionnent, en terminant, que l'étude révèle qu'en modifiant les activités auxquelles un humain participe, le contenu de son expérience, il peut modifier le cap du signal temporel en LEC ainsi que sa perception du temps
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