dimanche 25 août 2019

Les survivants du cancer risqueraient de faire face à une augmentation du risque de maladie cardiovasculaire à long terme

Selon une étude menée par London School of Hygiene & Tropical Medicine publiée dans The Lancet, les chercheurs auraeient analysé les dossiers médicaux de plus de 630 000 personnes au Royaume-Uni, dont plus de 100 000 survivants d'une série de cancers. Ces derniers ont découvert des risques élevés de formation de caillots sanguins dans les veines chez les survivants de la plupart des cancers, leur risque étant multiplié par deux à dix fois. Les risques ont diminué avec le temps, mais étaient encore élevés pendant plus de cinq ans après le diagnostic de cancer. Les survivants de la moitié des 20 cancers étudiés ont également été exposés à un risque accru de lésion du muscle cardiaque, appelée cardiomyopathie, et d'insuffisance cardiaque.

Un risque accru de maladie coronarienne et d'accident vasculaire cérébral a été observé chez certains survivants du cancer, y compris ceux ayant déjà eu un cancer du sang. Les chercheurs soulignent que pour de nombreuses personnes, les risques globaux resteront faibles, en particulier pour les jeunes survivants du cancer, mais affirment que les résultats soulignent la nécessité de nouvelles stratégies pour prévenir et gérer les problèmes cardiaques et de circulation chez les survivants du cancer

Bien que des études précédentes aient démontré l'augmentation du risque de maladie cardiovasculaire à court et à moyen terme avec certains traitements anticancéreux spécifiques, les chercheurs mentionnent qu'il existe peu de données sur les différences globales et à long terme du risque cardiovasculaire entre les survivants du cancer et ceux qui n'ont jamais eu le cancer.

Afin de remédier à ce problème, les chercheurs ont rassemblé des données anonymisées issues de soins primaires, d'hôpitaux, de registres de cancer et de certificats de décès, afin de quantifier les risques absolus et relatifs d'une gamme complète de maladies cardiovasculaires chez les survivants des 20 cancers les plus courants chez l'adulte, par rapport au cancer. La recherche a également pris en compte d'autres facteurs de risque de maladie cardiovasculaire, tels que l'âge avancé, le tabagisme et l'indice de masse corporelle.

Les chercheurs ont constaté une forte augmentation du risque de thromboembolie veineuse (caillots sanguins dans les veines) chez les survivants de 18 des 20 cancers étudiés par rapport aux témoins sans cancer. Les survivantes du cancer du sein avaient un risque deux fois plus élevé de formation de caillots veineux un an après le diagnostic par rapport à des femmes similaires sans cancer antérieur, bien que le niveau de risque global reste faible, en particulier chez les jeunes survivantes.

Chez les femmes survivantes du cancer du sein âgées de moins de 60 ans, on observait six cas supplémentaires de caillots sanguins par an pour 1 000 femmes, tandis que chez les femmes plus âgées (80 ans et plus), on comptait 12 cas supplémentaires par an pour 1 000 femmes. Ces risques ont diminué avec le temps mais sont restés élevés pendant au moins cinq ans après le diagnostic de la plupart des cancers.

Les chercheurs ont finalement observé une augmentation à long terme des risques d'insuffisance cardiaque et de lésion du muscle cardiaque chez les survivants de 10 des 20 cancers spécifiques à un site étudiés. Parmi les personnes atteintes d'un lymphome non hodgkinien cinq ans auparavant, il y avait quatre cas supplémentaires d'insuffisance cardiaque par an pour 1 000 personnes de moins de 60 ans, portant le nombre de cas à 21 par an pour 1 000 personnes de plus de 80 ans.

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