dimanche 4 août 2019

Les patients atteints d'une maladie polykystique des reins devraient-ils faire l'objet d'un dépistage des anévrismes cérébraux?

Selon une étude publiée dans le Clinical Journal of the American Society of Nephrology, la polykystose rénale autosomique dominante (Autosomal dominant polycystic kidney disease, ADPKD) se caractérise par le développement progressif de kystes rénaux, ainsi que par des anomalies externes aux reins, notamment des anévrismes cérébraux, ou par des faiblesses des vaisseaux sanguins cérébraux qui se gonflent et se remplissent de sang et peuvent ensuite se rompre. Or, les chercheurs ont voulu savoir si les patients atteints de ADPKD devaient faire l’objet d’un dépistage systématique des anévrismes cérébraux.

Les chercheurs ont analysé les dossiers médicaux de 812 patients atteints de ADPKD évalués entre 1989 et 2017 et soumis à des tests d'imagerie cérébrale malgré l'absence de symptômes neurologiques.

Les chercheurs ont découvert que 94 anévrismes cérébraux ont été diagnostiqués chez 75 des 812 (9%) patients ayant subi un dépistage. Aucun des anévrismes ne s'est rompu après un suivi moyen de 9 ans. Le sexe, l'âge, la race et la génétique liés à la ADPKD étaient similaires dans les groupes avec et sans anévrysme, mais l'hypertension et les antécédents de tabagisme étaient plus fréquents dans le groupe anévrysme.

De plus, 29% des patients atteints d'anévrismes par rapport à 11% de ceux qui n'en avaient pas avaient des antécédents familiaux d'hémorragie méningée, un type d'accident vasculaire cérébral causé par un saignement dans l'espace entourant le cerveau. Parmi les patients qui présentaient des anévrismes lors du dépistage initial, de nouveaux anévrismes cérébraux ont été détectés chez 5 patients au cours d'un suivi moyen de 8 ans et aucun des anévrismes ne s'est rompu.

Finalement, sur 135 des 737 patients sans anévrisme cérébral détectés lors du premier dépistage et qui ont fait l'objet d'un dépistage supplémentaire, 3 patients ont développé des anévrismes après un suivi moyen de 7 ans et 2 patients ont eu une rupture d'anévrisme cérébral. Les deux patients avaient des facteurs de risque significatifs de développement et de rupture d'anévrysme cérébral.

Les chercheurs mentionnent, en terminant, que leurs résultats ne permettaient pas de déterminer avec certitude si le dépistage généralisé ou sélectif des anévrismes cérébraux était bénéfique pour la ADPKD. Une vaste étude prospective serait nécessaire pour déterminer les avantages et les coûts de telles stratégies.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire