Une étude menée par l'Université de Montréal publiée dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology révèle que les femmes asthmatiques au cours de leur grossesse risquent davantage de souffrir de dépression post-partum après l'accouchement. Selon les chercheurs, les médecins doivent surveiller les signes de dépression chez leurs patientes enceintes souffrant d'asthme afin que le traitement et les stratégies d'adaptation puissent commencer tôt
Pour évaluer le risque, les chercheurs ont comparé les antécédents médicaux de plus de 35 000 femmes asthmatiques enceintes et de près de 200 000 femmes asthmatiques ayant accouché au Québec entre 1998 et 2009. L'année suivant l'accouchement, les taux de dépression post-partum étaient à peu près le double chez les femmes asthmatiques.
Un mois après l'accouchement, 0,8% des femmes asthmatiques étaient déprimées, contre 0,4% des femmes non asthmatiques. À trois mois, environ 2% des femmes asthmatiques avaient reçu un diagnostic de dépression, contre 1% des femmes non asthmatiques. Et à un an, environ 6% des femmes asthmatiques souffraient de dépression postpartum, contre environ 3% des femmes non asthmatiques.
Les chercheurs ont également analysé d'autres problèmes de santé et des informations démographiques et ont constaté que les femmes asthmatiques étaient plus susceptibles d'avoir moins de 25 ans, de vivre en zone urbaine et de souffrir de maladies chroniques ou de troubles liés à la grossesse.
En outre, les taux de naissance prématurée, de césarienne, d'insuffisance pondérale à la naissance, de croissance fœtale médiocre ou de malformation congénitale à la naissance étaient plus élevés chez les femmes asthmatiques.
Après avoir pris en compte ces facteurs, y compris les antécédents de dépression, les chercheurs ont calculé que les femmes asthmatiques avaient toujours 58% plus de chances que les femmes non asthmatiques de souffrir de dépression postpartum.
Les chercheurs notent que l’asthme pendant la grossesse augmenterait le risque de dépression postpartum. Cependant, cela pourrait être dû à une augmentation du sentiment d'anxiété ou de stress chez les femmes asthmatiques. L'inflammation pourrait aussi jouer un rôle.
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