mardi 24 avril 2018

Le mécanisme à l'origine de la mort neuronale dans la maladie du motoneurone et la démence fronto-temporale serait découvert

Une étude menée par l'University of Cambridge publiée dans Cell nous apprend que les chercheurs auraient identifié le mécanisme moléculaire qui conduit à la mort des neurones dans la sclérose latérale amyotrophique, également connue sous le nom de SLA ou maladie du motoneurone et une forme commune de démence fronto-temporale. Ces derniers auraient également identifié des cibles thérapeutiques potentielles pour ces maladies actuellement incurables.

Rappelons, selon la Société de la sclérose latérale amyotrophique du Québec, que la sclérose latérale amyotrophique est une maladie neuromusculaire qui s’attaque aux neurones et à la moelle épinière et entraîne progressivement la paralysie du corps. La SLA évolue rapidement et cause généralement la mort moins de cinq ans après le diagnostic. Cette maladie neuromusculaire se caractérise par la dégénérescence d’un ensemble précis de cellules nerveuses au niveau du cerveau et de la moelle épinière. Peu à peu, cette détérioration entraîne l’incapacité du cerveau à initier et contrôler tout mouvement musculaire volontaire. Une paralysie progressive se développe donc, suite à l’atrophie des muscles, causée par le manque de stimulation de ceux-ci par le cerveau. Selon la Société de la SLA du Québec, au Canada, on compte de 2 500 à 3 000 personnes atteintes et deux nouveaux cas par 100 000 habitants sont découverts chaque année. La maladie n’est pas contagieuse et la majorité des cas connus sont sporadiques, c’est-à-dire que la cause n’est pas héréditaire. La forme héréditaire correspond à 5 à 10 % des cas. Les personnes âgées entre 40 et 75 ans sont le plus souvent touchées par la maladie. À ce jour, il n’existe aucun traitement pour prolonger significativement la vie des personnes atteintes.

La démence fronto-temporale est une forme de démence qui provoque des changements dans la personnalité et le comportement, et des difficultés de langage. Une caractéristique commune de la SLA et de la démence frontotemporale est l'accumulation de touffes de protéines se liant à l'ARN mal repliées, y compris une protéine appelée FUS, dans le cerveau et la moelle épinière, conduisant à la mort des neurones, les empêchant de communiquer entre eux et d'atteindre les muscles.

Les protéines FUS peuvent changer de petites gouttelettes de liquide (ressemblant à des gouttelettes d'huile dans l'eau) à de petits gels (comme de la gelée) à l'intérieur des cellules nerveuses. Au fur et à mesure que la protéine FUS se condense (des gouttelettes au gel), elle capte l'ARN et le transfère aux parties distantes du neurone qui sont impliquées dans les connexions, connues sous le nom de synapses, avec d'autres neurones. Ici, la protéine «fond» et libère l'ARN. Les ARN sont ensuite utilisés pour créer de nouvelles protéines dans les synapses, qui sont essentielles au bon fonctionnement des synapses, en particulier pendant la formation de la mémoire et l'apprentissage. Chez
la démence fronto-temporale et la SLA, les protéines deviennent collées en permanence sous forme de gels anormalement denses, piégeant l'ARN et le rendant indisponible à l'utilisation, endommageant les cellules nerveuses en bloquant leur capacité à produire les protéines nécessaires à la fonction synaptique et conduit à la mort des neurones dans le cerveau et la moelle épinière.

Pour l'étude, les chercheurs ont utilisé des cellules humaines qui ressemblaient à des neurones et des neurones de grenouilles pour étudier comment le changement de FUS des gouttelettes liquides au processus des petits gels est régulé et ce qui le dérange. Ils ont découvert que ce processus réversible était étroitement contrôlé par des enzymes qui modifient chimiquement FUS rendant capable ou incapable de former des gouttelettes et des gels. Dans la démence fronto-temporale, la gélification anormale était causée par des défauts dans la modification chimique du FUS. Dans la maladie du motoneurone, elle était due à des mutations dans la protéine FUS elle-même, ce qui signifiait qu'elle n'était plus capable de changer de forme.

Selon les chercheurs, l'étude fournit de nouvelles pistes et des outils afin de trouver des moyens de prévenir ou d'inverser la gélification anormale de FUS en tant que traitement pour ces maladies dévastatrices. Les cibles thérapeutiques potentielles identifiées par les chercheurs sont les enzymes qui régulent la modification chimique du FUS et les chaperons moléculaires qui facilitent la modification de la forme des protéines FUS. Ces traitements devraient permettre à FUS de continuer à se déplacer entre des états réversibles sûrsgo, soit uttelettes liquides et gels réversibles,tout en empêchant la protéine FUS de tomber dans les états de gel denses et irréversibles qui causent la maladie.


 

 



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