vendredi 13 avril 2018

L'activité de deux gènes capables de prédire la tuberculose active

Selon l'Organisation mondiale de la santé, la tuberculose est l’une des 10 premières causes de mortalité dans le monde. En 2016, 10,4 millions de personnes ont contracté cette maladie et 1,7 million en sont mortes (dont 0,4 million ayant aussi le VIH). Plus de 95% des décès dus à la tuberculose surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Sept pays totalisent 64% des cas, avec l’Inde en tête, suivie de l’Indonésie, de la Chine, des Philippines, du Nigéria, du Pakistan et de l’Afrique du Sud. En 2016, l'OMS estimait que 1 million d’enfants avaient développé la tuberculose et 250 000 en sont morts (à l’exclusion de ceux ayant le VIH). La tuberculose est le premier facteur de mortalité chez personnes VIH-positives. En 2016, 40% des décès de séropositifs ont été dus à la tuberculose. La tuberculose multirésistante demeure une crise de santé publique et une menace pour la sécurité sanitaire. L’OMS estime à 600 000 le nombre de nouveaux cas présentant une résistance à la rifampicine, le médicament de première intention le plus efficace,  dont 490 000 sont des cas de tuberculose multirésistante. À l’échelle mondiale, l’incidence de la tuberculose baisse d’environ 2% par an. La tuberculose est due à une bactérie (Mycobacterium tuberculosis) touchant le plus souvent les poumons. C’est une maladie que l’on peut éviter et soigner.
La tuberculose se transmet d’une personne à l’autre par voie aérienne. Quand une personne ayant une tuberculose pulmonaire tousse, éternue ou crache, elle projette des bacilles tuberculeux dans l’air. Il suffit d’en inhaler seulement quelques-uns pour s’infecter.

Plus le contact avec une personne atteinte de tuberculose est étroit, plus elle est susceptible d'être infectée par le pathogène. Cependant, seulement environ cinq à dix pour cent des personnes infectées par le pathogène développent la maladie. Dans un étude publiée dans American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine menée par chercheurs du Max Planck Institute for Infection Biology à Berlin, a maintenant mis au point un simple test sanguin pour évaluer le risque de développer une tuberculose active. En utilisant le nouveau test, les chercheurs pourraient prédire qui est susceptible de contracter la maladie. Le test mesure l'activité de paires de gènes impliqués dans la réponse inflammatoire. 

Selon les chercheurs, la maladie est seulement transmise par les personnes souffrant de la maladie active, et non par les personnes en bonne santé avec une infection latente. Un traitement prophylactique avant même que la maladie se manifeste non seulement réduirait la souffrance de ceux qui développent la maladie, mais réduirait également sa propagation. Le traitement de la tuberculose peut cependant avoir des effets secondaires graves. Par conséquent, il n'est pas possible d'offrir simplement un traitement antibiotique prophylactique à tous ceux atteints de tuberculose latente. 

Les chercheurs ont analysé l'état de santé d'environ 4 500 personnes d'Afrique du Sud, de Gambie et d'Éthiopie vivant avec un patient atteint de tuberculose. Les chercheurs ont mesuré la quantité de diverses molécules d'ARN, ainsi que l'activité des gènes correspondants, dans les cellules sanguines. À l'aide d'un logiciel sophistiqué, ils ont identifié des gènes plus actifs ou moins actifs chez les individus qui développent ultérieurement une tuberculose active que chez ceux qui restent en bonne santé. Ils ont ensuite apparié des ensembles d'un gène régulé à la hausse et d'un gène à régulation négative et calculé le pouvoir prédictif de ces paires.


Ils ont ensuite examiné les contacts familiaux des personnes atteintes de tuberculose et ont comparé 79 personnes qui ont développé une tuberculose active au cours des deux années suivantes avec 328 personnes en bonne santé qui n'avaient pas développé la maladie active. Ils ont trouvé des différences dans l'activité de deux paires de gènes entre les deux groupes. Les chercheurs précisent que ces différences ne dépendaient pas d'où elles venaient. 

Les résultats révèlent que  certaines paires de gènes pourraient prédire le risque de tuberculose. Avec une seule paire, les chercheurs ont pu identifier la plupart de ceux qui développeraient une tuberculose active. En ajoutant une deuxième paire de gènes, le pouvoir prédictif de l'analyse génétique a été amélioré davantage

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