La mémoire à long terme de lieux spécifiques est stockée dans le cerveau dans des cellules dites Place Cells. Or, une étude menée par l'University of Tübingen's Werner Reichardt Centre for Integrative Neuroscience publiée dans Cell Reports révèle que des chercheurs ont maintenant reprogrammé de telles cellules dans
des souris en liberté, en envoyant des impulsions électriques
directement aux neurones individuels. Après
stimulation, ces cellules ont été reprogrammées en ce sens que leur
activité liée au lieu est passée à l'endroit où la stimulation a été
effectuée
La mémoire à long terme est ce qui rend l'humain fonctionnel dans la vie quotidienne et s'appuie sur des
représentations très stables pour former des mémoires à long terme, notamment les souvenirs de lieux visités. À
chaque nouvel endroit, le cerveau correspond à un sous-ensemble de
neurones dans l'hippocampe, une zone centrale du cerveau cruciale pour
la formation de la mémoire, soit les Place Cells. Selon les chercheurs, ces cellules restent stables tant que nous sommes dans le même
environnement, mais réorganisent leurs modèles d'activité à différents
endroits, créant ainsi une nouvelle carte pour chaque environnement.
En 2016, des neuroscientifiques de Tübingen ont révélé que des cellules silencieuses et dormantes pouvaient
être activées par stimulation électrique et devenir des cellules
actives dans le cerveau du rat. Les chercheurs ont, par la suite, continué à étudier la façon dont
les cellules sont formées et ont démontré que les Place Cells ne sont pas aussi stables qu'on le pensait. En effet, elles peuvent même être
reprogrammées.
Les chercheurs ont utilisé l''enregistrement
et la stimulation juxtacellulaires, une méthode où une électrode
capillaire fine mesure et induit les courants minuscules le long de
cellules individuelles, dans des animaux vivants en laboratoire. Avec
cette configuration, les chercheurs ont ciblé des cellules
individuelles dans le cerveau d'une souris et les ont stimulées dans un
endroit différent de celui où elles étaient initialement actives. Dans
un nombre significatif de cas, ils ont trouvé que l'activité des
cellules de place pouvait être «reprogrammée». En effet, les cellules devenaient moins acrives dans les emplacements d'origine et devenaient actives dans la
zone où la stimulation électrique était délivrée. En d'autres termes, les cellules de lieu reprogrammées deviendraient
désormais actives chaque fois que la souris se déplacerait vers
l'emplacement du stimulus, mais resterait silencieuse dans l'ancien
emplacement.
Les chercheurs souhaitent maintenant être en mesure de reprogrammer plusieurs
neurones simultanément, afin de tester la plasticité des cartes de lieux
dans son ensemble. Ils souhaitent savoir quel est le nombre
minimum de cellules que nous devons reprogrammer pour modifier une trace de mémoire réelle dans le cerveau.
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