mercredi 14 mars 2018

Une avancée majeure dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques

Les antibiotiques sont des médicaments utilisés pour traiter et prévenir les infections bactériennes. La résistance survient lorsque les bactéries évoluent en réponse à l’utilisation de ces médicaments. C'est les bactéries, et non les êtres humains ou les animaux, qui deviennent résistantes. Selon l'Organisation mondiale de la santé, la résistance aux antibiotiques constitue aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale, la sécurité alimentaire et le développement. Elle peut toucher toute personne, à n’importe quel âge et dans n’importe quel pays. La résistance aux antibiotiques est un phénomène naturel mais le mauvais usage de ces médicaments chez l’homme et l’animal accélère le processus. Un nombre croissant d’infections, comme la pneumonie, la tuberculose ou la gonorrhée, la salmonellose, deviennent plus difficiles à traiter les antibiotiques utilisés pour les soigner perdant leur efficacité.  La résistance aux antibiotiques entraîne une prolongation des hospitalisations, une augmentation des dépenses médicales et une hausse de la mortalité. L'Organisation mondiale de la santé révélait en janvier 2018 toucherait 500 000 personnes présentant des infections bactériennes présumées dans 22 pays

Or, une étude publiée dans Journal Of Antimicrobial Chemotherapy révèle que des chercheurs de l'Oregon State University ont fait une avancée majeure dans la lutte contre la pharmacorésistance, fabriquant un composé qui neutralise génétiquement la capacité d'un agent pathogène bactérien à contrecarrer les antibiotiques. Plus concrètement, les chercheurs ont développé un nouveau type de composé antibactérien connu sous le nom de PPMO pour lutter contre la résistance aux antibiotiques.

Les PPMO ont été conçus et testés contre la pneumonie à Klebsiella, un pathogène opportuniste difficile à tuer et résistant à de nombreux antibiotiques.  Selon l'étude, les PPMO ont éliminé les sécrétions gluantes connues sous le nom de biofilms que Klebsiella fabrique pour se protéger contre les antibiotiques. Les PPMO étaient également efficaces dans le traitement de souris infectées par Klebsiella. Notons que PPMO est une abréviation de phosphorodiamidate morpholino oligomère peptide-conjugué, qui est une molécule synthétique semblable à l'acide nucléique conçu pour réduire l'expression des gènes bactériens. Il inhibe la croissance en se liant à l'ARN.

Selon les chercheurs, les PPMO sont une technologie de plate-forme, signifiant qu'ils peuvent être rapidement conçus ou modifiés pour tuer à peu près n'importe quelle bactérie. Puisqu'elles ne sont pas naturellement présentes dans la nature, les bactéries n'ont pas développé de résistance à celles-ci. Les bactéries résistantes aux antibiotiques standards sont complètement sensibles aux PPMO, elles ont le potentiel d'être un traitement thérapeutique très efficace
 

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