jeudi 22 mars 2018

La chimie derrière la peur décodée

Dans une étude menée par Salk Institute publiée dans Nature Communications, des chercheurs ont découvert de nouveaux indices sur les mécanismes de la peur et de l'anxiété à travers le minuscule nématode. En analysant les réponses des vers exposés aux substances chimiques sécrétées par son prédateur naturel et en étudiant les voies moléculaires sous-jacentes, les chercheurs ont découvert une réponse rudimentaire semblable à la peur qui a des parallèles avec l'anxiété humaine. 

Les chercheurs croient qu'en déterminant quels signaux sous-jacents dans le cerveau sont liés à la peur et à l'anxiété, il est possible de développer de meilleurs médicaments afin de  les bloquer. Les chercheurs ont observé le ver microscopique appelé Caenorhabditis elegans. C. elegans, qui ne contient que 302 neurones, avec son prédateur naturel, un autre ver appelé Pristionchus pacificus.  Ces derniers ont découvert qu'en exposant C. elegans à des produits chimiques excrétés par P. pacificus, ils pouvaient provoquer une réaction de type peur. 

Ils ont découvert que cette substance chimique induisant la peur, une nouvelle classe de molécules appelées sulfolipides, pouvait activer quatre circuits cérébraux redondants qui conduisaient à ce comportement. De plus, C. elegans a continué à changer de comportement même après l'élimination du produit chimique de la peur. Ce phénomène est similaire au comportement chez les souris, qui expriment la peur lorsqu'ils sont exposés à l'odeur de l'urine de chat, même si aucun chat ne se trouve proximité.

Pour réaliser l'expérience, les chercheurs ont trempé C. elegans dans une solution contenant le sulfolipide pendant 30 minutes. Les vers n'ont pas réussi à pondre d'œufs, même une heure après avoir été retirés de la solution, représentan un indicateur de stress aigu et une réponse à plus long terme semblable à l'anxiété. D'autres recherches ont montré que les voies de signalisation activées pendant la réponse des vers sont similaires aux voies activées lorsque des animaux plus complexes éprouvent de la peur. Or, lorsque les vers ont été trempés dans une solution contenant Zoloft, un médicament anti-anxiété humaine, cependant, ces réponses de peur et d'anxiété n'ont pas été observées, suggèrant qu'au moins certaines des voies sur lesquelles le médicament agit pour éliminer l'anxiété chez les mammifères ont été préservées par l'évolution.

Les chercheurs ont constaté que Zoloft agissait sur la signalisation GABA des vers dans un neurone qui affecte le sommeil de l'animal. Les chercheurs mentionnent qu'ils ignorent si c'est également le cas chez les humains, mais cela indique une voie potentielle pour comprendre pourquoi Zoloft fonctionne chez certaines personnes et pas chez d'autres. La recherche pourrait finalement conduire à un changement dans la façon dont ces médicaments sont prescrits.


 

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