jeudi 1 mars 2018

Un composant de venin de scorpion pourrait réduire la gravité de la polyarthrite rhumatoïde

Selon l'Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec, au Canada, la polyarthrite rhumatoïde touche 1% de la population, soit environ 300 000 personnes. La polyarthrite rhumatoïde peut survenir à tout âge, mais elle se déclare plus souvent entre 25 et 50 ans. Elle touche trois fois plus de femmes que d’hommes. Or un traitement pourrait un jour provenir du venin de scorpion. Une étude menée par le Baylor College of Medicine publiée dans le Journal of Pharmacology and Experimental Therapeutics a découvert que l'une des centaines de composants du venin de scorpion pourrait réduire la gravité de la maladie dans les modèles animaux, sans induire d'effets secondaires associés à des traitements similaires.

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune, dans laquelle le système immunitaire attaque son propre corps, ce qui affecte les articulations, selon l'Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec. Les chercheurs du Baylor College of Medicine mentionnent que les cellules appelées synoviocytes fibroblastiques (fibroblast-like synoviocytes, FLS) jouent un rôle majeur dans la maladie. Plus concrètement, lorsqu'elles se développent et se déplacent d'une articulation à l'autre, elles sécrètent des produits qui endommagent les articulations et attirent les cellules immunitaires responsables de l'inflammation et de la douleur. Les articulations s'agrandissent et sont incapables de bouger.

Les chercheurs ont identifié un canal de potassium sur le FLS des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et constaté que le canal était très important pour le développement de la maladie. Ils souhaitaient trouver un moyen de bloquer le canal pour empêcher les cellules d'endommager les articulations. Selon les chercheurs, les canaux potassiques fonctionnent en ouvrant des portes à la surface des cellules qui permettent aux ions potassium, de petits atomes chargés, de circuler dans et hors de la cellule. Le flux d'ions à travers les canaux est nécessaire pour que les cellules remplissent bon nombre de leurs fonctions essentielles. Les animaux tels que les scorpions ont des venins qui bloquent le potassium et d'autres canaux ioniques. Ils utilisent les venins pour paralyser et tuer les proies.

Selon les chercheurs, le venin de scorpion a des centaines de composants différents.Un des composants du venin du scorpion appelé Buthus tamulus bloque spécifiquement le canal potassique des FLS et non les canaux dans d'autres cellules telles que celles du système nerveux. Ils ont étudié si ce composant de venin, appelé ibériotoxine, serait capable de bloquer spécifiquement le canal potassique FLS et de réduire la gravité de la polyarthrite rhumatoïde dans les modèles de rats de la maladie. Lorsque les chercheurs ont traité les rats de laboratoire atteints de la maladie avec l'ibériotoxine, ils ont arrêté la progression de la maladie. Dans certains cas, ils ont inversé les signes d'une maladie établie, ce qui signifie que les animaux avaient une meilleure mobilité articulaire et moins d'inflammation dans leurs articulations. De plus, le traitement par l'ibériotoxine n'a pas induit d'effets secondaires, tels que tremblements et incontinence, observés lors du traitement avec un autre bloqueur de canaux appelé paxilline. Les chercheurs croient que l'iberiotoxin pourrait devenir la base pour développer un nouveau traitement pour la polyarthrite rhumatoïde à l'avenir.

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