vendredi 19 janvier 2018

Une nouvelle étude révèle comment l'alcool endommage l'ADN et augmente le risque de cancer

Selon l'Organisation mondiale de la santé, l’usage nocif de l’alcool entraîne dans le monde 3,3 millions de décès chaque année, soit 5,9% des décès. L’usage nocif de l’alcool est un facteur étiologique dans plus de 200 maladies et traumatismes. Dans l’ensemble, 5,1% de la charge mondiale des maladies et traumatismes, tels que mesurés par les années de vie ajustées sur l’incapacité (DALY), est attribuable à l’alcool. La consommation d’alcool entraîne des décès et des incapacités relativement tôt dans la vie. Dans la tranche d’âge 20-39 ans, près de 25% du nombre total de décès sont attribuables à l’alcool. Il existe une relation de causalité entre l’usage nocif de l’alcool et toute une série de troubles mentaux et comportementaux, d’autres maladies non transmissibles ainsi que les traumatismes. Dernièrement, des relations causales ont été établies entre la consommation nocive d’alcool et l’incidence de maladies infectieuses telles que la tuberculose ou l’évolution du VIH/sida.

Or, les scientifiques ont révélé récemment comment l'alcool endommage l'ADN dans les cellules souches, aidant à expliquer pourquoi la consommation augmenterait le risque de cancer, selon une étude menée par Cancer Research UK et publiée dans Nature. Pour cette étude, les chercheurs ont utilisé des souris afin de montrer comment l'exposition à l'alcool conduit à des dommages génétiques permanents. Ces derniers ont donné de l'alcool dilué, chimiquement connu sous le nom d'éthanol, à des souris. Ils ont ensuite utilisé l'analyse des chromosomes et le séquençage de l'ADN dans le but d'examiner les dommages génétiques causés par l'acétaldéhyde, un produit chimique nocif produit lorsque le corps transforme l'alcool.

Ils ont découvert que l'acétaldéhyde pouvait se rompre et endommager l'ADN dans les cellules souches sanguines, entraînant la réorganisation des chromosomes et la modification permanente des séquences d'ADN dans ces cellules. Selon les chercheurs, il est important de comprendre comment le plan d'ADN dans les cellules souches est endommagé, car lorsque des cellules souches saines deviennent défectueuses, elles peuvent provoquer un cancer. Ces nouvelles découvertes aideraient donc à comprendre comment la consommation d'alcool augmente le risque de développer 7 types de cancer, y compris des types courants comme le cancer du sein et de l'intestin. Selon les chercheurs, certains cancers se développent à cause des dommages de l'ADN dans les cellules souches. Les résultats suggèrent que consommer de l'alcool pourrait augmenter le risque de ces dommages.

Les chercheurs ont également examiné comment le corps essaie de se protéger contre les dommages causés par l'alcool. La première ligne de défense est une famille d'enzymes appelée aldéhyde déshydrogénase. Ces enzymes décomposent l'acétaldéhyde nocif en acétate, que les cellules peuvent utiliser comme source d'énergie.  Selon les chercheurs, lorsque des souris dépourvues de l'enzyme aldéhyde déshydrogénase 2 (ALDH2) ont reçu de l'alcool, il en résultait quatre fois plus de dommages à l'ADN dans leurs cellules par rapport aux souris avec l'enzyme ALDH2 fonctionnant pleinement.

La deuxième ligne de défense utilisée par les cellules est une variété de systèmes de réparation de l'ADN qui, la plupart du temps, leur permettent de réparer et d'inverser différents types de dommages à l'ADN. Mais ils ne fonctionnent pas toujours et certaines personnes portent des mutations qui signifient que leurs cellules ne sont pas capables d'effectuer ces réparations efficacement.
 

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