Fréquemment
rencontrée chez les personnes âgées, la maladie d'Alzheimer est
considérée comme une maladie neurodégénérative, ce qui signifie qu'elle
s'accompagne d'une perte significative et progressive des neurones et de
leurs terminaisons nerveuses, ou synapses. Or, une étude conjointe française et canadienne menée par l'Université McGill publiée dans Scientific Reports conteste maintenant ce point de vue.
Conduite
auprès de plus de 170 sujets à différents stades de la maladie
d'Alzheimer, l'étude a révélé que la maladie s'accompagne d'un déclin mineur des marqueurs neuronaux et synaptiques. Les chercheurs ont constaté qu'en
étudiant les huit marqueurs neuronaux et synaptiques dans les
cortex préfrontal des sujets, ils n'ont observé que des pertes
neuronales et synaptiques très mineures.Selon eux, l'étude suggère donc que,
contrairement à la croyance, la perte neuronale et synaptique est relativement limitée chez la maladie d'Alzheimer. Il s'agirait donc d'un changement radical dans la façon de penser.
Les scientifiques ont également tenté de corréler toutes ces pertes synaptiques mineures avec le niveau de démence des sujets. Leurs résultats montrent que les baisses des biomarqueurs synaptiques
ont eu peu d'impact sur les compétences cognitives des participants. L'étude
suggère implicitement que la démence est associée à un
dysfonctionnement synaptique plutôt qu'à la disparition des synapses du
cortex du patient. L'identification de ce dysfonctionnement pourrait mener au développement de traitements efficaces pour cette maladie. Selon les chercheurs, les interventions thérapeutiques visaient à ralentir
la destruction synaptique. Or, selon notre étude, ils devaient modifier l'approche thérapeutique.
Selon
la Société Alzheimer du Canada, 564 000 Canadiens souffrent
actuellement de la maladie d'Alzheimer ou d'une autre forme de démence. Le chiffre sera de 937 000 d'ici 15 ans. Actuellement, il n'y a pas de traitement vraiment efficace pour cette maladie.
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