Le
diabète de type 1 est une maladie chronique dans laquelle le système
immunitaire attaque et détruit les cellules bêta productrices d'insuline
dans le pancréas, ce qui entraîne des niveaux élevés de glucose dans le
sang. Une
étude publiée dans Cell Stem Cell révèle qu'une approche
de thérapie génique peut mener à la survie à long terme de cellules
bêta fonctionnelles ainsi qu'à des taux de glucose sanguin normaux
pendant une période de temps prolongée chez des souris atteintes de
diabète. Les chercheurs ont utilisé un vecteur viral adéno-associé (adeno-associated viral, AAV) pour
administrer au pancréas de souris deux protéines, Pdx1 et MafA, qui
reprogrammaient les cellules alpha abondantes en cellules bêta
productrices d'insuline fonctionnelles.
Selon les chercheurs, cette étude serait la première description d'une simple intervention
cliniquement traduisible dans le diabète auto-immune qui conduit à des
sucres sanguins normaux, et surtout sans immunosuppression. Selon ces derniers, un essai clinique chez les diabétiques de type 1 et de type 2 dans un
avenir immédiat serait très réaliste, étant donné la nature
impressionnante de l'inversion du diabète, ainsi que la faisabilité chez
les patients de faire une thérapie génique AAV.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, environ
9% de la population adulte mondiale souffre de diabète, ce qui peut
causer de graves problèmes de santé comme des maladies cardiaques, des
lésions nerveuses, des problèmes oculaires et une maladie rénale. L'un
des objectifs fondamentaux du traitement du diabète est de préserver et
de restaurer les cellules bêta fonctionnelles, reconstituant ainsi les
niveaux d'une hormone appelée insuline, qui déplace le glucose sanguin
dans les cellules pour alimenter leurs besoins énergétiques. Mais chez les patients atteints de diabète de type 1, la thérapie de
remplacement des cellules bêta est probablement vouée à l'échec, car les
nouvelles cellules pourraient être victimes de la même auto-immunité
qui a détruit les cellules d'origine.
Selon es chercheurs, une
solution potentielle à ce problème est de reprogrammer d'autres types
de cellules en cellules fonctionnelles de type bêta, qui peuvent
produire de l'insuline mais sont distinctes des cellules bêta et ne sont
donc pas reconnues ou attaquées par le système immunitaire. Pour
explorer la faisabilité de cette approche, les chercheurs ont conçu
un vecteur AAV pour administrer aux protéines du pancréas de souris
Pdx1 et MafA, qui supportent la maturation, la prolifération et la
fonction des cellules bêta. L'objectif
était de générer des cellules fonctionnelles de type beta à partir de
cellules alpha pancréatiques, qui pourraient être la source idéale pour
le remplacement des cellules bêta. À titre d'exemple, les cellules alpha sont abondantes, ressemblent à des
cellules bêta et sont à l'emplacement correct, ce qui pourrait faciliter
la reprogrammation.
En
comparant les profils d'expression génique de cellules bêta normales et
de cellules productrices d'insuline dérivées de cellules alpha, les
chercheurs ont confirmé une reprogrammation cellulaire presque complète.
Cette
approche de thérapie génique a restauré des taux de glucose sanguin
normaux chez des souris diabétiques pendant une période de temps
prolongée, typiquement autour de quatre mois, et les nouvelles cellules
productrices d'insuline dérivaient presque exclusivement de cellules
alpha. De plus, la stratégie a généré avec succès des cellules productrices
d'insuline fonctionnelles à partir de cellules alpha humaines.
Les chercheurs mentionnent que la
thérapie génique virale semble créer ces nouvelles cellules
productrices d'insuline qui sont relativement résistantes à une attaque
auto-immune. Cette résistance semble être due au fait que ces nouvelles cellules
sont légèrement différentes des cellules d'insuline normales. Plusieurs caractéristiques de cette approche pourraient faciliter le traitement chez les humains. Notamment, les vecteurs AAV comme ceux utilisés dans cette étude font
actuellement l'objet de divers essais de thérapie génique chez l'homme. De
plus, les vecteurs viraux peuvent être administrés directement au
pancréas humain par une procédure endoscopique non chirurgicale réalisée
de manière routinière; Cependant, cette procédure peut déclencher une inflammation pancréatique. De plus, aucune immunosuppression n'est requise, de sorte que les
patients évitent les effets secondaires tels qu'un risque accru
d'infection.Cependant,
les chercheurs rapportent qu'une préoccupation majeure reposait sur le fait que les souris finissaient par revenir à
l'état diabétique, suggérant que ce traitement ne représenterait pas un
remède définitif pour la maladie. La protection contre le diabète récurrent chez les souris n'était pas
permanente, bien que certaines études suggèrent que les processus chez
les souris sont fortement accélérés, donc quatre mois chez les souris
pourraient se traduire par plusieurs années chez les humains.
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