dimanche 14 janvier 2018

Les scientifiques limitent la croissance des cellules cancéreuses en bloquant l'accès à des nutriments clés

Les chercheurs de Salk ont ​​découvert comment freiner la croissance des cellules cancéreuses en bloquant l'accès des cellules à certains nutriments. L'approche, détaillée dans un récent article publié dans Nature, a tiré profit des connaissances déjà établies portant sur la façon dont les cellules saines utilisent un cycle de 24 heures pour réguler la production de nutriments, testant sur des tumeurs cérébrales glioblastome chez la souris. Selon les chercheurs, lorsque l'accès à ces ressources est bloqué, les cellules cancéreuses meurent de faim. Cependant, les cellules normales sont déjà habituées à cette contrainte, de sorte qu'elles ne sont pas affectées.

Le cycle circadien, l'horloge intrinsèque qui existe dans tous les êtres vivants, est connu pour aider à contrôler quand des cellules individuelles produisent et utilisent des nutriments, parmi beaucoup d'autres fonctions. Les chercheurs rapportent avoir déjà découvert que les protéines connues sous le nom de REV-ERBα et REV-ERBβ étaient responsables de l'activation et de la désactivation de la capacité des cellules à synthétiser les graisses, ainsi que de leur capacité à recycler les matériaux, autophagie, tout au long de la journée. Dans les cellules saines, la synthèse des graisses et l'autophagie peuvent se produire pendant environ 12 heures par jour lorsque les niveaux de protéines REV-ERB restent faibles. Le reste du temps, des niveaux plus élevés de protéines REV-ERB bloquent les processus de sorte que les cellules ne sont pas inondées avec une synthèse de graisses excessive et des nutriments recyclés. Les chercheurs mentionnent, que dans le passé, avoir développé des composés pour activer les REV-ERB dans l'espoir d'arrêter la synthèse des graisses pour traiter certaines maladies métaboliques. 

Les chercheurs se sont demandé si l'activation des REV-ERB ralentissait la croissance du cancer, puisque les cellules cancéreuses dépendaient fortement des produits de la synthèse des graisses et de l'autophagie pour se développer.  Ceux-ci soulignent que la communauté scientifique a toujours réfléchi aux moyens d'empêcher les cellules cancéreuses de se diviser. Cependant une fois divisées, elles doivent aussi grandir avant de pouvoir se diviser de nouveau, et pour croître, elles ont besoin de toutes ces matières premières qui sont normalement insuffisantes. Alors les cellules cancéreuses élaborent des stratégies pour échapper aux contraintes quotidiennes de l'horloge circadienne.

Comme le rapporte l'étude, bien que les cellules cancéreuses contiennent des protéines REV-ERB, elles restent inactives. Les chercheurs ont utilisé deux activateurs REV-ERB déjà développés, SR9009 et SR9011, afin d'étudier diverses cellules cancéreuses, dont celles de la leucémie à cellules T, du cancer du sein, du cancer colorectal, du mélanome et du glioblastome. Dans chaque lignée cellulaire, ils ont découvert que le traitement avec les activateurs REV-ERB était suffisant pour tuer les cellules. Le même traitement sur les cellules saines n'a eu aucun effet. Selon les chercheurs, l'activation de REV-ERB semblait fonctionner dans tous les types de cancer testés en laboratoire, ce qui semble logique car peu importe où et comment un cancer a commencé, toutes les cellules cancéreuses ont besoin de plus de nutriments et de plus de matériaux recyclés pour construire de nouvelles cellules.

Ils ont ensuite testé les médicaments sur un nouveau modèle de souris de glioblastome. Une fois de plus, les activateurs REV-ERB avaient réussi à tuer les cellules cancéreuses et à stopper la croissance tumorale, mais ne semblaient pas affecter le reste des cellules de la souris.

 

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