Au fil des lectures, je constate que
peu
de traitements contre le cancer génèrent aujourd'hui plus d'excitation
que l'immunothérapie, des médicaments basés sur le principe que le
système immunitaire peut être utilisé pour détecter et tuer les cellules
cancéreuses, de la même manière que pour les microorganismes
infectieux. Essentiellement, selon la Société canadienne du cancer, le système immunitaire a la capacité de trouver et de détruire les cellules
cancéreuses. Il est formé d’organes, de cellules particulières et de substances
qui agissent ensemble pour trouver et combattre les germes, comme les
virus ou les bactéries ou encore les cellules anormales ou malsaines qui
provoquent des maladies telles que le cancer. Les germes et les
cellules cancéreuses ont à leur surface des molécules appelées
antigènes
qui incitent le système immunitaire à les trouver et à les détruire.
Mais certaines cellules cancéreuses parviennent à se cacher du système
immunitaire puisqu’elles ressemblent beaucoup à des cellules normales.
Dans certains cas, le système immunitaire arrive à trouver les cellules
cancéreuses sans être toutefois assez fort pour toutes les détruire.
Certaines cellules cancéreuses peuvent même modifier la façon dont le
système immunitaire réagit, faisant ainsi en sorte qu’il ne fonctionne
pas correctement. L’immunothérapie renforce le système
immunitaire ou l’aide à trouver le cancer et à l’attaquer. On a recours à
l’immunothérapie dans le but d'interrompre ou ralentir la croissance du cancer, d'empêcher le cancer de se propager à d’autres parties du corps, d'aider le système immunitaire à être plus efficace pour détruire les cellules cancéreuses ou d'administrer des toxines, comme la radiothérapie ou la chimiothérapie, directement aux cellules cancéreuses. Pourtant, ces traitements ne profitent qu'à certains patients et restent inefficaces dans la grande majorité des cas. Les cellules cancéreuses sont rusées et elles ont plusieurs façons de se protéger contre les attaques immunitaires.
Les chercheurs du
Rockefeller University ont découvert une stratégie visant à contourner les barrières protectrices du cancer, facilitant ainsi le travail des cellules immunitaires, telle que rapportée dans Cell. Cette
approche se concentre sur les cellules immunitaires appelées cellules
suppressives dérivées des myéloïdes (myeloid-derived suppressor cells ou MDSCs) et semble capable de
détruire un certain nombre de types de cancer différents chez la souris.
En
outre, les résultats du tout premier essai clinique de ce traitement
révèlent qu'il est efficace dans l'activation des cellules immunitaires
qui tuent les cellules cancéreuses.
Selon les chercheurs, les
MDSC sont connus pour empêcher d'autres types de cellules immunitaires,
comme les lymphocytes T et les cellules Natural Killer, de cibler le
cancer. Ces derniers ont prédit que s'ils pouvaient trouver un moyen de tuer les
MDSC, cela conduirait à l'activation de réponses immunitaires bénéfiques. Selon les chercheurs, des recherches antérieures avaient étudié
un gène appelé ApoE et son rôle dans la suppression de la propagation
des tumeurs mélanomateuses de leur site d'origine à d'autres organes. Ils ont constaté que l'augmentation de l'ApoE entraînait une réduction
des métastases, en empêchant les cellules cancéreuses d'envahir les
tissus sains et de développer les vaisseaux sanguins.
Or, les chercheurs ont découvert par la suite que les médicaments qui activaient
l'ApoE étaient plus efficaces chez les souris ayant un système
immunitaire en bonne santé, comparativement à celles qui n'en avaient pas. En
plus de leur effet anti-métastatique, ces médicaments semblaient
influencer la réponse immunitaire en réduisant les niveaux de MDSC des
animaux et, par conséquent, en activant les lymphocytes T combattant les
tumeurs, qui étaient ensuite capables de détruire le cancer. Selon les chercheurs, ces
résultats suggèrent que l'activation de la voie ApoE pourrait améliorer
la réaction immunitaire contre le cancer.
Les
chercheurs ont soumis des souris avec différents types de cancer à un
composé appelé RGX-104, qui est connu pour induire la production d'ApoE
par l'organisme. Le
composé s'est avéré efficace contre un certain nombre de types de
tumeurs, notamment les cancers du poumon, du rein, de l'ovaire et du
sein, ainsi que contre le mélanome et le glioblastome. Il a tué les MDSC de la souris, et les chercheurs ont confirmé que
tuer ces cellules a permis à d'autres cellules immunitaires d'entrer et
de détruire le cancer.
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