vendredi 26 juillet 2019

Les microbes intestinaux pourraient affecter l'évolution de la sclérose latérale amyotrophique

Selon une étude menée par Weizmann Institute of Science publiée dans Nature, les chercheurs auraient découvert que des microbes intestinaux, appelés collectivement microbiome intestinal, pouvaient affecter l'évolution de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), également appelée maladie de Lou Gehrig. Selon ces derniers, la progression d'une maladie semblable à la SLA a été ralentie après que les souris eurent reçu certaines souches de microbes intestinaux ou des substances connues pour être sécrétées par ces microbes. Les résultats préliminaires suggèrent que les résultats sur la fonction de régulation du microbiome pourraient s’appliquer aux patients humains atteints de SLA.

Les chercheurs ont découvert que les symptômes d'une maladie semblable à la SLA chez des souris transgéniques se sont aggravés après l'administration d'antibiotiques pour éliminer une partie importante de leur microbiome. Les chercheurs ont découvert que la croissance de ces souris sujettes à la SLA dans des conditions exemptes de germes (dans lesquelles, par définition, les souris ne portaient pas de microbiome), était extrêmement difficile, car ces souris avaient du mal à survivre dans un environnement stérile. Les chercheurs croient qu'il y a un lien potentiel entre des altérations du microbiome et une progression accélérée de la maladie chez des souris génétiquement sensibles à la SLA.

En utilisant des méthodes de calcul avancées, les chercheurs ont défini la composition et la fonction du microbiome chez les souris sujettes au SLA, en les comparant à des souris normales. Ils ont identifié 11 souches microbiennes qui ont été altérées chez des souris sujettes à la SLA au fur et à mesure de l'évolution de la maladie ou même avant que les souris ne développent des symptômes manifestes de la SLA. Lorsque les chercheurs ont isolé ces souches microbiennes et les ont administrées une à une sous forme de suppléments de type probiotique à des souris sujettes au SLA à la suite d'un traitement antibiotique, certaines de ces souches ont eu un impact négatif évident sur la maladie semblable à la SLA. Cependant, une souche, Akkermansia muciniphila, a significativement ralenti la progression de la maladie chez les souris et prolongé leur survie.

Afin de révéler le mécanisme par lequel Akkermansia pourrait produire ses effets, les chercheurs ont analysé des milliers de petites molécules sécrétées par les microbes intestinaux. Ils ont découvert une molécule appelée nicotinamide (NAM). Selon les chercheurs, ses concentrations dans le sang et dans le liquide céphalo-rachidien de souris à tendance SLA ont été réduites après un traitement antibiotique et ont augmenté après l'ajout d'Akkermansia à cette molécule, qui a pu sécréter cette molécule. Pour confirmer que NAM était bien une molécule sécrétée par un microbiome pouvant entraver l'évolution de la SLA, les chercheurs ont continuellement perfusé les souris à tendance ALS. L'état clinique de ces souris s'est amélioré de manière significative. Les chercheurs mentionnent, en terminant, qu'une étude détaillée de l'expression des gènes dans leur cerveau a suggéré que NAM améliorait le fonctionnement de leurs neurones moteurs.

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