mardi 30 juillet 2019

Est-ce que l'entraînement en force se fait au détriment des muscles d'endurance ?

Selon une étude menée par l'University of Basel publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences, le facteur neurotrophique dérivé du cerveau des neurotransmetteurs (brain-derived neurotrophic factor, BDNF) agit dans le muscle, ce qui diminue le nombre de fibres musculaires lors de l'entraînement en force. Les chercheurs ont étudié de plus près ce facteur dans le groupe des myokines. Ils ont découvert qu'il est produit par le muscle et agit à la fois sur les muscles et les synapses.

Les chercheurs ont découvert que le facteur neurotrophique dérivé du cerveau est produit par le muscle lui-même et remodèle les synapses neuromusculaires, les jonctions neuronales entre les neurones moteurs et le muscle. Le BDNF entraîne non seulement le développement des muscles de la force, mais également la diminution du nombre de fibres musculaires en endurance.

Comme le soulignent les chercheurs, généralement, il existe une distinction entre deux types de muscles, en fonction du type de fibres dont ils sont composés. En effet, il existe les fibres à contraction lente des muscles d'endurance, qui se forment principalement lors de sports d'endurance. Les coureurs de marathon exercent principalement ce type de muscle. La deuxième forme de muscle constituée de fibres à contraction rapide est bien moins bien étudiée. Ces muscles de force gagnent en volume lors de la musculation et fournissent une puissance musculaire substantielle.

Les chercheurs ont étudié le neurotransmetteur de type hormonal de la famille des myokines chez la souris. Les myokines sont libérées par le muscle lors de la contraction. Le BDNF convertit les muscles d'endurance en muscles de force Ce remodelage des synapses neuromusculaires au cours de la musculation a pour conséquence que le corps développe davantage de fibres musculaires. Or, selon les chercheurs, la croissance musculaire par la force se fait aux dépens des fibres d'endurance. Plus précisément, grâce à la libération de BDNF, les muscles d'endurance se transforment en muscles de force

Selon les chercheurs, les nouvelles connaissances acquises sur la myokine BDNF fournissent également une explication possible de la diminution de la musculature d'endurance observée à la suite d'un entraînement en force. Cette corrélation est déjà prise en compte dans le plan d’entraînement pour le sport de haut niveau. Le remodelage musculaire doit être pris en compte, en particulier dans les disciplines sportives telles que l'aviron, axées sur la force et l'endurance.

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