dimanche 25 février 2018

Les neuroscientifiques découvrent un signal cérébral qui indique si la parole a été comprise

Des neuroscientifiques de l'University of Rochester ont identifié un signal cérébral spécifique associé à la conversion du langage en compréhension, comme le révèle une étude publiée dans Current Biology. Selon ces deriers, le signal serait présent lorsque l'auditeur a compris ce qu'il a entendu mais serait absent quand il ne comprend pas ou ne fait pas attention.

Selon les chercheurs, l'unicité du signal signifie qu'il pourrait avoir un certain nombre d'applications potentielles, telles que le suivi du développement du langage chez les nourrissons, l'évaluation de la fonction cérébrale chez les patients non répondeurs ou même de déterminer l'apparition précoce de la démence chez les personnes âgées. Les chercheurs mentionnent qu'au cours de ses interactions quotidiennes, l'humain parle couramment à des taux de 120 à 200 mots par minute. Pour que les auditeurs comprennent la parole à ces rythmes, et pour ne pas perdre de vue la conversation, leur cerveau doit comprendre très rapidement la signification de chacun de ces mots. Cependant, les chercheurs mentionnent avoir ignoré jusqu'à présent comment les cerveaux calculaient le sens des mots dans leur contexte. Selon eux, la nouvelle approche montre que les cerveaux effectuent un calcul rapide de la similitude de sens que chaque mot possède avec les mots qui sont venus précédemment. 

Afin de le découvrir, les chercheurs ont commencé par exploiter des techniques de pointe permettant aux ordinateurs modernes et aux téléphones intelligents de comprendre la parole. Ces techniques sont assez différentes de la façon dont les humains opèrent. Les ordinateurs ont besoin d'une énorme quantité d'entraînement, mais parce qu'ils sont rapides, ils peuvent accomplir cette formation très rapidement. Ainsi, on peut former un ordinateur en lui donnant beaucoup d'exemples et en lui demandant de reconnaître les paires de mots qui apparaissent ensemble et celles qui ne le sont pas. Ainsi, l'ordinateur commence à comprendre que les mots qui apparaissent ensemble régulièrement doivent signifier quelque chose de similaire. Et, en fait, l'ordinateur finit avec un ensemble de mesures numériques capturant  la similitude entre deux mots.

Pour tester si les cerveaux humains calculent réellement la similitude entre les mots pendant que l'humain écoute la parole, les chercheurs ont enregistré des signaux d'ondes cérébrales électriques enregistrés sur le cuir chevelu humain, une technique connue sous le nom d'électroencéphalographie ou EEG, comme les participants écoutaient un certain nombre de livres audio. Puis, en analysant leur activité cérébrale, ils ont identifié une réponse cérébrale spécifique qui reflétait à quel point un mot donné était similaire ou différent des mots qui l'avaient précédé dans l'histoire. Fondamentalement, ce signal disparaissait complètement lorsque les sujets ne pouvaient pas comprendre le discours parce qu'il était trop bruyant ou lorsqu'ils ne faisaient pas attention. Ainsi, ce signal représente une mesure extrêmement sensible de savoir si une personne comprend vraiment le discours qu'elle entend et, en tant que telle, elle a un certain nombre d'applications importantes potentielles.

Selon les chercheurs, les applications potentielles comprennent le test du développement du langage chez les nourrissons ou la détermination du niveau de fonctionnement cérébral chez les patients en état de conscience réduite. La présence ou l'absence du signal pourrait également confirmer si une personne réalisant un travail précis avec des réactions rapides a compris les instructions qu'elle a reçues et pourraient même être utiles pour tester l'apparition de la démence chez les personnes âgées en fonction de leur capacité à suivre une conversation.



 

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