Selon Fragile X Research Foundation of Canada, le syndrome de l'X fragile est une maladie génétique rare associée
à un déficit intellectuel léger à sévère qui peut être associé à des
troubles du comportement et à des signes physiques caractéristiques. Le
syndrome du X fragile est la cause la plus fréquente de déficience
intellectuelle chez les hommes, affectant un enfant né sur 3 600
garçons. Le
syndrome peut également provoquer des traits autistiques, tels que des
déficits sociaux et de communication, ainsi que des problèmes
d'attention et d'hyperactivité. Actuellement, il n'y a pas de remède pour ce trouble.
Le syndrome du X fragile est causé par des mutations du gène FMR1 (Fragile X mental retardation 1) sur le chromosome X, qui empêchent l'expression du gène. Selon les chercheurs, cette
absence de la protéine codée par FMR1 au cours du développement du
cerveau contribuerait provoquer la surexcitation dans les neurones
associés au syndrome. Or, les chercheurs du Whitehead Institute for Biomedical Research ont
rétabli l'activité du gène du syndrome de l'X fragile dans les neurones
affectés en utilisant un système CRISPR / Cas9 modifié qui élimine la
méthylation, les marqueurs moléculaires qui maintiennent le gène mutant, suggérant que cette méthode peut s'avérer être un paradigme utile pour cibler les maladies causées par une méthylation anormale, comme le révèle une étude publiée dans Cell. Selon les chercheurs, ce serait la
première preuve directe que l'élimination de la méthylation d'un
segment spécifique du locus FMR1 (emplacement précis d'un gène sur un chromosome) peut réactiver le gène et sauver les neurones du syndrome X.
La
séquence du gène FMR1 comprend une série de trois répétitions de
nucléotides (CGG), et la durée de ces répétitions détermine si une
personne va développer un syndrome de l'X fragile. Rappelons qu'une version normale
du gène contient entre 5 et 55 répétitions CGG, versions avec 56 à 200 répétitions sont considérées comme étant plus à risque de
générer certains des symptômes du syndrome, et les versions avec plus de
200 répétitions produiront un syndrome de l'X fragile.
Selon les chercheurs, jusqu'à présent, le mécanisme reliant les répétitions excessives dans FMR1 au syndrome du X fragile n'était pas bien compris. Les chercheurs pensaient que la
méthylation recouvrant ces répétitions de nucléotides pourrait jouer un
rôle important dans la fermeture de l'expression du gène. Afin
de tester cette hypothèse, ils ont retiré les marqueurs de méthylation
des répétitions FMR1 en utilisant une technique basée sur CRISPR / Cas9 récemment développée en laboratoire. Cette technique peut soit ajouter ou supprimer des marqueurs de méthylation à partir d'étendues spécifiques d'ADN. L'élimination des marqueurs a ravivé l'expression du gène FMR1 au niveau du gène normal.
Selon les chercheurs, le
gène FMR1 réactivé sauve des neurones dérivés de cellules souches
pluripotentes (iPS) induites par le syndrome du X fragile, inversant
l'activité électrique anormale associée au syndrome. Lorsque les neurones sauvés ont été greffés dans le cerveau des
souris, le gène FMR1 est resté actif dans les neurones pendant au moins
trois mois, ce qui suggère que la méthylation corrigée peut être durable
chez l'animal. Selon les chercheurs, ce trouble est réversible au niveau des neurones. Lorsqu'ils ont éliminé la méthylation des répétitions CGG dans
les neurones dérivés des cellules iPS du syndrome de l'X fragile, ils auraient atteint l'activation complète de FMR1.
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