lundi 19 février 2018

Le but du sommeil serait de réduire les synapses

Le débat sur la science du sommeil dure depuis une génération. Si les scientifiques reconnaissent que les humains et les animaux s'exposent à de lourdes conséquences s'ils sont privés de sommeil, ils soulignent que son caractère essentiel semble encore méconnu. Les psychiatres Chiara Cirelli et Giulio Tononi du Wisconsin Center for Sleep and Consciousness avaient soulevé en 2003 le synaptic homeostasis hypothesis (SHY, l'hypothèse de l'homéostasie synaptique). Cette hypothèse soutenait que le sommeil est le prix à payer pour un cerveau capable d'apprendre de nouvelles choses.

Le résultat de leur recherche, publié en février 2017 dans Science, offrait une preuve visuelle directe de SHY. Lors de la réunion annuelle de l'American Association for the Advancement of Science, présentée ce mois-ci, la chercheure Chiara Cirelli du Wisconsin Center for Sleep and Consciousness, a présenté la recherche.

Selon les chercheurs, des images de microscopie électronique à l'intérieur du cerveau des souris auraient révélé ce qui se passe quotidiennement dans le cerveau. Plus précisément, les synapses,  les jonctions entre les cellules nerveuses, deviendraient fortes et volumineuses pendant la journée, puis diminueraient de près de 20% pendant le sommeil afin de créer de la place pour plus de croissance et d'apprentissage le jour suivant.  Les chercheurs ont sectionné le cerveau des souris et ont ensuite utilisé un microscope électronique à balayage pour photographier, reconstruire et analyser deux zones du cortex cérébral. Ils ont pu reconstituer 6 920 synapses et mesurer leur taille.  Lorsqu'ils ont finalement "cassé le code" et corrélé les mesures avec la quantité de sommeil que les souris avaient pendant les six à huit heures avant la prise de l'image, ils ont constaté que quelques heures de sommeil conduisaient en moyenne à une diminution de 18% du taille des synapses. Ces changements se sont produits dans les deux zones du cortex cérébral et étaient proportionnels à la taille des synapses. Ainsi, le but du sommeil serait de réduire les synapses

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