Le traitement des souris obèses avec catestatin (CST), un peptide
naturellement présent dans le corps, a montré une amélioration
significative de la tolérance au glucose et à l'insuline et a réduit le
poids corporel, comme le rapportent les chercheurs de l'University of California San Diego School of Medicine dans une étude publiée dans Diabetes.
Les chercheurs ont identifié le rôle de CST dans le recrutement et la
fonction des macrophages dans le foie ainsi que la régulation de
l'inflammation du foie induite par l'obésité et la résistance à
l'insuline. Selon ces derniers, un peptide endogène, la catestatine, peut supprimer
directement la production de glucose des hépatocytes (une majorité des cellules du foie filtrant les substances qui parviennent au foie) et inhiber
indirectement l'accumulation de lipides dans le foie ainsi que
l'inflammation des macrophages chez les souris obèses. Les résultats seraient l'amélioration de la tolérance au glucose et
la sensibilité à l'insuline. Par conséquent, ce peptide aurait un immense
potentiel pour un réactif anti-obésité ainsi que d'un nouveau médicament
pour traiter le diabète de type 2.
Comme l'expliquent les chercheurs, dans
un corps humain normal, le foie aide à réguler la glycémie en stimulant
le corps à absorber le glucose sous forme de glycogène (pour une
utilisation future en tant qu'énergie). Lorsque les niveaux de sucre augmentent dans le sang, le pancréas
sécrète l'insuline pour diminuer la production de glucose du foie pour
maintenir l'équilibre. Lorsque
le foie cesse de répondre à l'insuline, les niveaux de glucose dans le
sang augmentent, entraînant la production d'insuline en heures
supplémentaires. Si le corps ne peut pas maintenir cette production accrue d'insuline,
l'excès de glucose entraîne le diabète et d'autres troubles de santé.
Le foie contrôle également la production et le métabolisme des lipides. Mais
dans l'obésité, l'accumulation de lipides peut provoquer une stéatose
hépatique (affection caractérisée par l'accumulation de graisse dans les cellules du foie), entraînant des dommages cellulaires à l'organe. En
réponse à ces dommages, les cellules immunitaires résidant dans le foie
sont activées, en particulier les macrophages, et des cellules
immunitaires supplémentaires sont recrutées dans le sang circulant. Les macrophages sont des cellules immunitaires spécialisées qui
favorisent l'inflammation des tissus en sécrétant des molécules
inflammatoires, ce qui peut entraîner une résistance à l'insuline et une
maladie métabolique.
Le
traitement de souris obèses avec CST inhibe le recrutement de
macrophages dérivés de monocytes (cellule sanguine de type globule blanc) dans le foie et réduit l'inflammation, suggérant que le CST est un peptide anti-inflammatoire. Le traitement par CST a également abaissé les niveaux de sucre dans le sang et d'insuline à la normale, et a réduit le foie gras. L'administration
de CST n'a eu aucun effet sur l'insuline ou la tolérance au glucose
chez les souris maigres témoins, révélant ainsi que l'effet de CST est
limité aux animaux obèses. Cette différence peut s'expliquer par les niveaux réduits de CST
normal chez les souris obèses par rapport aux animaux témoins maigres.
Pour confirmer l'importance de la CST naturelle, les chercheurs ont étudié des souris dépourvues de CST. Ces souris ont mangé plus et étaient plus lourdes mais ont perdu du poids lorsqu'elles ont été traitées avec CST. Les chercheurs ont émis l'hypothèse que le CST naturel pourrait aider à
maintenir le poids corporel en supprimant la faim et en améliorant la
tolérance au glucose.
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