samedi 26 octobre 2019

Un facteur sanguin impliqué dans la perte de poids et le vieillissement

Selon une étude menée par l'Institut Pasteur et le Centre national de la recherche scientifique publiée dans Aging Cell, le vieillissement est un processus qui affecte toutes les fonctions du corps humain, en particulier le fonctionnement du cerveau. Or, le vieillissement peut être retardé par des changements de style de vie comme l'exercice physique, la limitation de l'apport en calories notamment. Des chercheurs ont découvert les propriétés d'une molécule dans le sang, GDF11, dont les mécanismes étaient jusqu'alors inconnus. En étudiant des souris en laboratoire, ils ont découvert que cette molécule pouvait imiter les avantages de certaines restrictions caloriques, des régimes alimentaires qui ont prouvé leur efficacité pour réduire les maladies cardiovasculaires, prévenir le cancer et augmenter la neurogenèse dans le cerveau.

Selon les chercheurs, au cours des 30 dernières années, il a été généralement reconnu que certaines restrictions alimentaires, telles que le jeûne intermittent, pouvaient améliorer les performances cognitives et allonger l'espérance de vie de plusieurs espèces. Il a également été prouvé que la restriction calorique (réduction de l'apport calorique de 20% à 30% tout en préservant la qualité nutritionnelle) réduit le risque de maladie cardiovasculaire et de cancer, tout en augmentant la production de nouveaux neurones dans le cerveau.

Lors d'une étude précédente utilisant des modèles murins, les chercheurs ont observé qu'injecter du sang de souris âgées à du sang provenant de souris jeunes rajeunissait les vaisseaux sanguins dans le cerveau, améliorant ainsi le flux sanguin cérébral, tout en augmentant la neurogenèse et la cognition. Les chercheurs ont avancé la théorie selon laquelle, étant donné que la restriction calorique et la supplémentation en sang jeune étaient efficaces pour rajeunir les organes, il est fort probable que certains mécanismes soient communs.

Ils ont analysé la molécule GDF11, qui appartient à la famille des protéines GDF (Growth Differenciation Factor) et qui est impliquée dans le développement embryonnaire. Les chercheurs mentionnent connaître GDF11 pour sa capacité à rajeunir le cerveau âgé. En injectant cette molécule dans des modèles de souris âgées, ils ont observé une augmentation de la neurogenèse et du remodelage des vaisseaux sanguins. Les chercheurs ont également observé que les souris traitées avec GDF11 avaient perdu du poids sans modifier leur appétit. Cette observation les a amenés à penser que GDF11 pourrait être un lien entre la restriction calorique et les effets régénérateurs du sang jeune

L'étape suivante consistait à confirmer cette théorie en étudiant l'adiponectine, une hormone sécrétée par le tissu adipeux qui induit une perte de poids sans affecter l'appétit. Selon les chercheurs, chez les animaux qui ont subi une restriction calorique, les taux sanguins de cette hormone sont élevés, révélant que GDF11 provoque des modifications métaboliques similaires à celles induites par la restriction calorique.

Selon les chercheurs, en induisant des phénomènes similaires à ceux signalés pour la restriction calorique conduisant à la stimulation de l'adiponectine et à la neurogenèse, GDF11 contribue à la naissance de nouveaux neurones dans le cerveau.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire