lundi 7 octobre 2019

Un entraînement sportif excessif pourrait fatiguer le cerveau

Selon une étude menée par l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière publiée dans Current Biology, un entraînement sportif excessif fatiguerait non seulement le corps, mais pourrait également fatiguer le cerveau

En effet, lorsque les chercheurs ont imposé une charge d'entraînement excessive aux triathlètes, ils ont présenté une forme de fatigue mentale. Cette fatigue comprenait une activité réduite dans une partie du cerveau importante pour la prise de décision. Les athlètes ont également agi de manière plus impulsive, optant pour des récompenses immédiates plutôt que pour des récompenses plus grandes et plus longues à réaliser.

Selon les chercheurs, la région préfrontale latérale affectée par la surcharge d’entraînement sportif était exactement la même que celle exposée à un travail cognitif excessif dans nos études précédentes. Cette région cérébrale est donc apparue comme le point faible du réseau cérébral responsable du contrôle cognitif.

Les chercheurs mentionnent avoir découvert un lien entre l’effort mental et physique. En effet, les deux nécessitent un contrôle cognitif. La raison pour laquelle un tel contrôle est essentiel dans les entraînements sportifs exigeants est que le maintien de l'effort physique et l'atteinte d'un objectif éloigné nécessitent un contrôle cognitif.

Pour l'étude, les chercheurs ont recruté 37 athlètes d'endurance masculins de compétition âgés de 35 ans en moyenne. Les participants ont été assignés soit à poursuivre leur entraînement normal, soit à augmenter cet entraînement de 40% par session sur une période de trois semaines. Les chercheurs ont surveillé leurs performances physiques lors d'exercices cyclistes effectués les jours de repos et évalué leur expérience subjective de fatigue à l'aide de questionnaires tous les deux jours. Ils ont également mené des tests comportementaux et des expériences de numérisation par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf).

Les preuves ont révélé que la surcharge d'entraînement physique conduisait les athlètes à se sentir plus fatigués. Ils ont également agi de manière plus impulsive lors de tests standard permettant d'évaluer la manière dont ils opéreraient des choix économiques. Cette tendance a été démontrée comme un biais favorisant les récompenses immédiates par rapport aux retards. Les cerveaux des athlètes surchargés physiquement ont également montré une activation réduite du cortex préfrontal latéral, une région clé du système de contrôle exécutif, au moment de faire ces choix économiques.

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